Les Marins Perdus

Voilà cinq mois que l’Aldebaran n’a pas quitté le port de Marseille, saisit par le tribunal de commerce à cause de son armateur, qui a évidement fuit…
Et pour ses marins, la vie après la mer est rude. Tous sont partis, excepté le capitaine et son second, seuls dans le cargo désert et à quai.
Errant tantôt dans la ville, tantôt sur le bateau, confrontés à leurs problèmes personnels, aux souvenirs qui les hantent ou aux problèmes qu’ils s’attirent en ville, ces marins perdus vivent amèrement leur sédentarité nouvelle, bientôt rejoint par Nédim, un membre de l’équipage obligé de rester dans la ville.
Marseille, leur havre forcé, s’avère une ville inhospitalière et hostile pour ces habitués du grand large.

Par VincentB, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Les Marins Perdus

Les Marins Perdus est l’adaptation du roman du même nom écrit par Jean-Claude Izzo. Marqué par cette oeuvre, Clément Belin, lui-même marin de la marine marchande, a décidé de faire son adaptation en bande dessinée.

Celle-ci s’avère fidèle puisque Belin reprend directement les textes de Izzo. Le récit se déroule donc entre dialogues et voie off. Cette dernière permet d’approfondir les personnalités riches des personnages, d’expliquer ce qu’ils ne disent pas, leurs pensés et leurs sentiments.
On se retrouve plongé dans le port de Marseille avec ces personnages extrêmement réalistes, tout comme eux bloqué entre quelques repères. Le port de Marseille et le bateau sont magnifiquement dépeints, retranscrit fidèlement par l’auteur, et pour cause il est lui-même marin marseillais.
L’ambiance est également très réussi. Le ton uniforme de la couleur aux teintes beiges et ternes plonge dans une atmosphère quasi-morbide et oppressante. On se sent comme ces marins perdus : bloqué et coincé.
Les personnages possèdent une forcer qu’a su leur insuffler l’auteur, de par son graphisme de par lequel ils ont hériter de "vraies gueules" et de par leurs caractères très bien écrits.
Tout le long de l’œuvre les pièces se mettent en place pour le dénouement, les petits hasards s’enchaînent pour arriver au tragique. Mais encore une fois, l’œuvre se démarque de par sa justesse, rien n’est exagéré.
C’est cette même justesse de ton qui parvient à convaincre le lecteur de la dure réalité de la ville de Marseille, montré sous un jour noir, entre proxénétisme et violence.

Les Marins Perdus est un témoignage de la misère social fort. Nul doute que Belin, auteur autodidacte dont il s’agit du premier livre, a su enrichir l’œuvre originale de par la force de son dessin, qui s’il ne se démarque pas par sa précision, sera remarqué pour sa force.

Par VincentB, le 19 juin 2008

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