De l'autre côté du miroir

Norman, un jeune homme rêveur et écrivain à ses heures, croise, un soir de 1959, Truman Capote dans un bar de Manhattan. Ce dernier est accompagné d’une superbe brune qui, à force de boire, perd connaissance. Norman propose à Capote de les ramener à bord de sa voiture, trop heureux de pouvoir rendre service à une vedette.

Le lendemain, Norman s’aperçoit qu’une des chaussures de la belle est restée dans sa voiture. Il retourne à l’appartement où il a laissé ses passagers la veille. Il y retrouve bien une femme, mais elle ne ressemble pas à celle du bar. Il s’agit, en fait, de… Marilyn Monroe ! La brune, c’était elle, avec une perruque.

La situation est si cocasse, Norman a l’air si gêné, que l’actrice se prend d’amitié pour l’écrivain en herbe. Elle lui propose une balade loin de New York. Ils se retrouvent en pleine campagne, sous la neige. Mais la voiture tombe en panne. C’est alors qu’ils croisent le chemin d’une fillette qui les guide jusqu’à un manoir isolé. Mais, au moment où la servante ouvre la porte, la petite fille disparaît comme par enchantement. De bien étranges événements semblent se dérouler en ces lieux.

Par legoffe, le 1 novembre 2009

2 avis sur De l’autre côté du miroir

Christian De Metter aime raconter des histoires étranges, baignées d’une atmosphère irréelle. Son imagination s’y prête, tout comme son talent de dessinateur. Son style inimitable, avec mise en couleur directe, en fait un artiste à part dans le monde de la bande dessinée. Ses planches sont envoutantes, mystérieuses.

Alors, que dire lorsqu’il fait revivre un mythe aussi fort que Marilyn Monroe ? La rencontre qu’il imagine entre l’actrice et un banal écrivain est surprenante. Dès le début, il est difficile de savoir si l’on est dans le rêve ou la réalité. Le doute est semé lorsque l’on découvre que Norman a des tendances mythomanes. Le démarrage a pourtant tout l’air vrai. Après tout, rien d’impossible à tout cela. Paradoxalement, c’est aussi parce que Marilyn Monroe apparaît ici comme très abordable que le récit apparaît encore plus irréel.

C’est plus tard dans l’histoire que le récit tombe dans le fantastique. Progressivement. Nos héros rêvent-ils ou vivent-ils bien ce qu’il leur arrive dans cette demeure isolé ? L’ensemble s’apparente à une nouvelle fantastique où nous frôlent les fantômes.

Si l’histoire de maison hantée a déjà été mainte fois exploitée, elle prend tout son intérêt grâce à ses deux principaux protagonistes. L’auteur signe une fable improbable et nous entraine avec lui malgré un petit quelque chose dans notre tête qui dit qu’il ne faut pas y croire. Mais comment refuser la résurrection d’un mythe comme celui de Marilyn, surtout dans de telles circonstances ? De Metter lui redonne vie et elle nous apparaît plus belle que jamais. Etonnant !

Par Legoffe, le 2 novembre 2009

Il y a vraiment des albums comme celui ci qui se laisse lire, tranquillement sans qu’on aille se demander si en fin de compte tout ça s’est réellement passé !
Après tout, est-ce que c’est même intéressant de savoir ? Pas forcément, tout l’intérêt de cette histoire va bien au delà du postulat de départ, et même de cette histoire de maison hantée. On entre, avant tout, dans une sorte de récit fantasmé, de ces moments qu’on aimerait vivre sans vouloir les gaspiller, une belle actrice, une balade bras dessus bras dessous, une petite panne, une maison isolée avec un je ne sais quoi d’intrigant, une épaule réconfortante, une sensibilité exacerbée, une complicité, un instant inoubliable. A travers ce récit on entre dans une sorte de reflet onirique qui se balance entre irréel et moment plus terre à terre.
C’est beau et touchant, sans pourtant exagérer avec du pathos trop appuyé ni vers des caractérisations caricaturales (même l’apparition de Truman Capote reste fine et juste).
Un très bel album, très conseillé !

Par FredGri, le 4 avril 2012

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