Topaze - 2ème partie

Après avoir été licencié par le directeur de la pension Muche, Topaze s’est résigné à donner des cours particuliers chez Suzy Courtois. Maîtresse de Régis Castel-Bénac, le conseiller municipal, elle perçoit en Topaze le pigeon idéal pour permettre à son amant de concrétiser une affaire douteuse liée à l’achat de balayeuses par la Mairie. Suite à leur rencontre, Topaze se voit proposé la direction d’une agence qui portera son nom et qui gèrera les affaires cautionnées par l’homme politique. Pour le moins surpris par cette offre très rémunératrice qui lui tombe du ciel, il accepte le poste. C’est alors qu’il rencontre Roger de Berville, son prédécesseur évincé qui lui ouvre les yeux sur les malversations de Castel-Bénac. C’en est trop pour l’honnête Topaze qui vient faire part à Suzy Courtois de sa volonté de dénoncer le prévaricateur à la justice. Surprise par ce revirement, cette dernière cherche à tempérer ses intentions en lui dévoilant qu’elle est la victime du politicien et qu’elle compte sur Topaze pour faire bonne figure auprès de son amant et attendre le moment propice pour le faire tomber. Convaincu par le discours de la jeune femme, Topaze décide de la préserver car, au fond de lui, il a des sentiments pour elle. Mais, ce sera au détriment de son intégrité complètement ébranlée.

Par phibes, le 29 décembre 2016

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Notre avis sur Topaze – 2ème partie

Après une première partie particulièrement alléchante, Serge Scotto, Eric Stoffel et Eric Hübsch reviennent sous le couvert de la superbe collection Marcel Pagnol de chez Bamboo pour nous livrer la deuxième partie de l’adaptation en bande dessinée de la pièce écrite par ce dernier à la fin des années 20.

Pour ce faire, nous retrouvons le pauvre Topaze qui, pris sous le charme de la belle Suzy Courtois et manipulé par le politicien véreux Castel-Bénac, se retrouve dorénavant dans une situation certes de prestige mais très inconfortable pour lui puisqu’elle trahit ses principes moraux. A n’en pas douter, cette suite, qui se nourrit d’une thématique ayant la particularité d’être toujours d’actualité, se déguste à pleine dent, alimenté par des tirades pleines de subtilité et de fraîcheur. A cet égard, on se plait à percevoir le trouble de Topaze, en grand naïf, manipulé par Suzy Courtois et Castel-Bénac et à force de coups durs et de découverte, sa fulgurante et étonnante reconversion.

Serge Scotto et Eric Stoffel réalisent un superbe travail dans la restitution de cette adaptation truculente qui reflète parfaitement les ambiances pagnolesques et qui n’est pas sans rappeler le film éponyme de 1951 dont le premier rôle était tenu par Fernandel. La critique sociétale est forte et s’apprécie d’autant mieux grâce à une cocasserie environnante des plus entreprenantes et parfaitement entretenue tout au long de l’album.

Cette adaptation passe inévitablement par la mise en images d’Eric Hübsch. De son trait semi-réaliste généreux, ce dernier donne une vision qui colle particulièrement bien à l’histoire de Topaze. C’est surtout sur le jeu des personnages que repose son travail, assurément bien restitué grâce une expressivité subtile et pleine de fraicheur.

Une fin d’adaptation fortement appréciable et très recommandable qui offre une autre vision de l’œuvre littéraire de Pagnol sous un format illustré que les adeptes, petits et grands, pourront retrouver chez l’éditeur Bamboo.

Par Phibes, le 29 décembre 2016

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