Le château de ma mère

Toute la famille Pagnol passe ses vacances d’été en la petite Bastide-Neuve située non loin du massif de Garlaban. Là, le petit Marcel s’improvise rabatteur en accompagnant à la chasse son père et son oncle. Un jour, il fait la connaissance de Lili, enfant du pays, avec lequel il se lie d’amitié. Tout en parcourant la généreuse garrigue, les deux complices posent des pièges pour capturer les oiseaux. Malheureusement, le temps passe trop vite, la rentrée des classes est proche. Marcel est désespéré et après avoir tenté une ultime négociation avec ses parents et risqué une fugue, il retrouve les bancs de l’école. Là, sous le couvert de ses professeurs, il se prépare à passer le concours des Bourses du Lycée. Aux vacances de Noël, la famille Pagnol retourne à la Bastide-Neuve, permettant ainsi aux deux copains de se retrouver. Le plaisir est tellement grand qu’à l’unanimité, il est décidé d’y passer chaque fin de semaines. Malheureusement, le chemin est long et éreintant, surtout pour Augustine, la mère de Marcel. A la faveur de la rencontre avec Bouzigue, piqueur à un petit canal, les Pagnol trouvent la possibilité de raccourcir leur parcours en passant, certes à l’insu des propriétaires, sur plusieurs propriétés privées. Cette facilité n’est pas pour rassurer Augustine, surtout lorsqu’ils passent devant le dernier château.

Par phibes, le 20 novembre 2016

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Notre avis sur Le château de ma mère

La maison Bamboo poursuit sa superbe aventure éditoriale via sa collection intitulée Marcel Pagnol et qui a le privilège de regrouper sous son égide les adaptations en bandes dessinées des œuvres écrites par le fameux romancier. Après La gloire de mon père, Merlusse et la première partie de Topaze, c’est au tour du roman autobiographique Le château de ma mère d’être repris par le quatuor Serge Scotto, Eric Toffel, Morgann Tanco et Sandrine Cordurié.

Force est d’avouer que cette adaptation était réellement attendue, tant l’opus La gloire de mon père avait été une belle surprise. Nous replongeons donc dans cette évocation personnelle chantante qui nous a subjugué précédemment et qui fleure bon la belle Provence. Elle nous permet de retrouver Marcel du haut de ses neuf ans et ses nouvelles anecdotes. Entre sa nouvelle amitié avec Lili, enfant du pays, qui va l’initier au territoire et à la chasse aux oiseaux, et son périple le long du canal d’irrigation, les péripéties sont multiples et témoignent d’une sensibilité toujours aussi enchanteresse.

Il ne fait aucun doute que Serge Scotto et Eric Toffel ont pour cela, malgré quelques adaptations scénaristiques obligées pour éviter de faire un album trop copieux, conservé l’esprit Pagnol dans l’évocation de ces souvenirs, à la fois imagé et d’une grande finesse. Les répliques (on a l’impression d’entendre Jean-Pierre Darras – le conteur dans l’adaptation cinématographique du roman) sont des plus savoureuses et témoignent d’un naturel et d’une légèreté qui ne peuvent que plaire. De fait, cet appel au partage est confondant et ne manque pas, dans un final rebondissant (et incomplet si on connaît l’histoire), de toucher profondément.

Après une première mise en images pour le moins réussie, Morgann Tanco conforte sa place d’illustrateur au sein de cette généreuse collection. Son dessin semi-réaliste délivre un message qui se veut d’une grande fraîcheur. Si les décors provençaux sont pour le moins inspirés, le travail sur les personnages est éloquent. Le petit Marcel est craquant et a l’avantage de bien porter son évocation.

Une très belle adaptation d’un grand classique de Marcel Pagnol qui a toutes les chances de sensibiliser les nouvelles générations à l’univers du grand romancier.

Par Phibes, le 20 novembre 2016

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