MARBOT
Accomplissement 1815

 
Un énorme orage a gorgé la terre d’eau et lavé le moral des troupes, mais le lendemain est ensoleillé qui doit voir les hommes, sous les ordres de Marcellin Marbot, partir à l’assaut des lignes ennemies encadrées par Wellington… La journée s’annonce longue pour tous ceux qui sont maintenus loin du front avant que la stratégie menée les lance enfin dans les mortels corps à corps contre l’Anglais. Marbot, fort de son expérience, obéit à son instinct. Mais expérience, instinct et confiance, aussi grands soient-ils, peuvent-ils toujours faire le poids ?
 

Par sylvestre, le 27 février 2013

Notre avis sur MARBOT #7 – Accomplissement 1815

 
Le rythme du scénario de ce tome 7 est un peu en accordéon, mais l’air joué est maîtrisé : tout commence par une longue séquence qui, parce qu’elle est muette et composée de grandes vignettes, se lit très vite tout en donnant paradoxalement une impression de durée dans le temps symbolisée par le haut vol du rapace que l’on suit et qui strie le ciel sous lequel tout va se dérouler ensuite. Puis à ce tableau d’introduction succèdent des planches comme on a pris l’habitude d’en voir dans la série : pleines de cases assez statiques et très dialoguées, contrastant en tout point avec les précédentes et mettant en place un rythme qui ne sera de croisière… que jusqu’au ralentissement d’après et ainsi de suite.

L’importance des couleurs est toujours d’actualité. Au départ, ce sont des sombres majoritaires : ils préparent nos yeux à mieux apprécier la suite qui se fait alors autrement éclatante, avec ses cieux bleus séparés du marron de la terre par la polychromie des uniformes des soldats qui s’affrontent.

Les atouts de la série Marbot sont encore une fois au rendez-vous : rythmes différents associés à des mises en pages spécifiques, couleurs calculées et textes de grande qualité… même si le tout (lettrage et rendu global comme indices parmi les plus ostensibles) ne peut masquer ce côté artisanal de la réalisation qui gênera les lecteurs mal habitués par d’autres séries trop formatées et lissées à l’informatique mais qui donnera à la bande dessinée Marbot, aux yeux des lecteurs "plus en phase", son côté témoignage d’époque.

Jusqu’où ira Marbot ? On se le demande depuis le premier tome paru à l’époque aux éditions Théloma. On l’a suivi sur le papier et à l’écran dans son impérieuse ascension, on l’a même accompagné dans une transe chamanique à laquelle, dans ce tome 7, fait écho une parenthèse "perte de connaissance" dont le concept fait ressembler le héros, par les détails et la couleur de son uniforme, à un astronaute en combinaison ! Une chose est sûre, donc, c’est qu’avec lui on aura voyagé loin, à l’extérieur comme en son for intérieur ; toujours curieux de voir où le chemin mènerait.

Un dicton affirme que pour certains, le but est le chemin plutôt que l’endroit où il conduit. En cela, Marbot s’est accompli ; et avec lui Stéphane Pêtre, l’auteur de cette bande dessinée, qui n’a jamais douté tout au long de son chemin d’artiste et qui devrait légitimement trouver lui aussi la récompense au bout de l’effort…

Souhaitons-lui bonne chance en effet dans sa recherche d’éditeur ! Car ça y est, le combat artistique est déjà mené à bien : on peut juger sur pièces ! Ne restent donc plus que les signatures à apposer pour que l’accomplissement soit total.
 

Par Sylvestre, le 27 février 2013

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