MANTES RELIGIEUSES (LES)
L'évasion de l'araignée

En l’an 1468, deux individus, une femme et un homme de milieux différents, sont en quêtes d’explications. En effet, la première, Blanche de l’Oye, se voit obligée de quitter précipitamment son château. Le second, Arnaud Archambelle, petite frappe, est sauvé frauduleusement du bûcher. Tous les deux se retrouvent mystérieusement dans un couvent sous les ordres de l’abbesse Pulchérie de la Passion qui les impose de revêtir l’habit monacal. Sans aucune explication, elle leur demande d’exécuter une mission très importante, celle concernant la sauvegarde du patron qui n’est autre que Louis XI. Promu agent royal, le duo se met derechef en ordre de bataille et part à destination de Péronne en Vermandois dans le fief de Charles le Téméraire. Autant dire que la mission va être à la hauteur des aptitudes peu éloquentes des missionnés. Est-ce que le prisonnier saura apprécier le divertissement que Blanche et Arnaud sont censés lui prodiguer ?

Par phibes, le 19 janvier 2022

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Notre avis sur MANTES RELIGIEUSES (LES) #1 – L’évasion de l’araignée

Bernard Swysen (Les étoiles de l’Histoire, L’Odyssée de Pénélope, Les rescapés d’Eden…) s’associe à Sophie Flamand avec un objectif bien précis, celui de divertir pleinement leur lectorat. Pour cela, ils se décident à revisiter l’Histoire et tout particulièrement la période durant laquelle Louis XI est en conflit avec le Duc de Bourgogne. Pour cela, les coscénaristes ont imaginé que le roi de France bénéficie d’une agence spéciale de l’ombre constituée de religieuses aptes à toutes interventions.

Ce premier épisode est l’occasion de découvrir cette armée secrète bigarrée via deux personnages qui vont être obligés de se lancer dans une mission d’exfiltration de celui qui se trouve à la tête de ladite armée. Dès le départ, le ton est donné, un ton qui se veut basé sur la dérision extrême. Entre une jeune femme certes calculatrice et un jeune homme qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre, l’on comprendra vite fait que leurs pérégrinations vont prendre des proportions décalées. Surtout que d’autres personnages de même acabit répondent présents sur le parcours désopilant des deux agents en herbe, y compris des bestiaux atypiques tels une araignée fidèle, une chouette ululante…

On assiste donc à une mission totalement ubuesque servie par un humour qui se veut somme toute bien agréable à découvrir (surtout en ces temps bien difficiles). Sans pour autant atteindre des niveaux de finesse excessive, le récit se déroule simplement, légèrement, avec des rebondissements complètement déjantés qui nous font esquisser de bons sourires. Tout le monde en prend pour son grade, du roi Louis à l’abbesse Pulcherie, en passant par bien d’autres y compris cette curieuse armée en aube conjuguée (pratiquement) au féminin.

Adepte du dessin semi-réaliste, Christian Paty assure un travail qui ici révèle une belle recherche graphique. Bien que l’on perçoive quelques influences de son univers des Blondes (qu’il signe sous le pseudo de Dzack), l’artiste réalise un graphisme plus poussé, plus riche que précédemment relevé par une mise en couleur beaucoup plus probante. L’humour a bien toute sa place, dispensé par un jeu d’expressions bien saisies et par la mise en place de situations souvent rocambolesques.

Une entrée en matière sympa d’une armée secrète plutôt rigolote qui permet de se vider l’esprit sans toutefois aller plus loin.

Par Phibes, le 19 janvier 2022

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