Manon des sources - 2ème partie

Depuis le décès tragique de son père il y a dix ans et le départ de sa mère à Marseille, Manon vit avec Baptistine au Plantier et mène une vie loin des endroits populeux. Elle a gardé en mémoire la terrible discussion des deux chasseurs croisés un jour dans la garrigue qui déclaraient qu’Ugolin, le nouveau propriétaire des Romarins, avait sciemment bouché la source du domaine pour faire partir son père. Et depuis, elle aspire à la vengeance. Un beau jour, alors que Baptistine revient du village désespérée par le fait que le corps de son mari a été déplacé pour rejoindre la fosse commune, Manon y descend pour voir si la tombe de son père n’a pas été également touchée. Tandis qu’elle se remet de ses émotions, elle est témoin du désarroi d’Ugolin qui se plaint de ne plus avoir d’eau aux Romarins. Juste après, c’est l’eau de la fontaine de la place du village qui arrête de couler. Le désarroi s’étend à tous les villageois dont certains croient être victimes d’un sort jeté par Baptistine. Toutefois, ce tourment général n’est pas pour déplaire à Manon qui voit là le moyen d’obtenir sa vengeance.

Par phibes, le 29 septembre 2021

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Notre avis sur Manon des sources – 2ème partie

La maison Bamboo continue, par sa superbe collection Grand Angle, à faire honneur à l’illustre Marcel Pagnol et à son œuvre immense en publiant enfin la suite de l’adaptation de la très célèbre histoire de Manon écrite en 1952 pour le cinéma et reprise plus tard en 1963 dans le roman intitulé L’eau des collines. C’est donc sous le couvert des coscénaristes patentés de cette initiative éditoriale, Serge Scotto et Eric Stoffel que nous retrouvons la petite sauvageonne du Plantier et sa soif de représailles vis-à-vis des villageois qui ont tu la présence de la source aux Romarins.

Toujours fidèle aux péripéties contées par le grand romancier, cet album nous permet donc de replonger dans l’ambiance chantante et ensoleillée de la belle Provence d’antan, cette fois-ci grevée par un problème de taille, le manque d’eau. Ce contexte douloureux (surtout pour Ugolin qui cultive les œillets et les consommateurs de pastis) est l’occasion de retrouver les personnages récurrents de cette histoire et de les associer à un sacré charivari empli de tirades ô combien délectables.

L’on restera totalement convaincu par cet opus qui bien entendu trouve le moyen le plus efficace de faire appel à nos souvenirs bien ancrés laissés par les dernières adaptations cinématographiques de 1952 et plus récemment de 1986. Ceci aidant, on ne manquera pas d’apprécier la narration subtile qui auréole très plaisamment les nombreux échanges (avé l’accent du Midi) qui caractérise à la fois la ferveur de l’arrière-pays provençal et également le drame à venir. Aussi, la lecture de ce grand classique se fait sans problème, dans une belle fluidité et bien que l’on connaisse les aboutissants dramatiques, on reste subjugué par le jeu de la petite Manon et de la famille des Soubeyran (Ugolin et le Papet). A ce titre, par cette belle restitution, l’émotion reste de mise et continue à nous transcender généreusement.

Il en est de même pour le travail graphique de Christelle Galland qui parvient, dans un semi-réalisme chaleureux, a donné corps à cette adaptation. L’artiste démontre un mode opératoire qui trahit une belle rigueur dans la représentation des décors provençaux (urbain ou ruraux) réalisés avec beaucoup de soin et de détails. Idem pour les personnages comme le Papet, Ugolin, Manon et l’instituteur – et même les seconds rôles) qui bénéficient d’une présence particulièrement appréciable.

Une fin d’adaptation ô combien réussie dans tous les sens du terme sur un récit romanesque à la Pagnol qui vous rafraîchit (bien qu’il soit question de source tarie) et vous émeut à la fois.

Par Phibes, le 29 septembre 2021

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