Manon des sources - 1ère partie

Depuis le décès de son père il y a quelques années, Manon habite la grotte du Plantier avec sa mère et la vieille Baptistine. Là, la jeune fille vit simplement, en retrait des endroits populeux, comme le village d’à côté, élevant des lapins que sa logeuse vend au marché. Alors qu’elle a atteint ses 15 ans, Manon prend un énorme plaisir à courir la campagne, menant son troupeau de chèvres dans les collines chaleureuses qui la réconfortent et lui rappellent des souvenirs de son père Jean. Un jour, elle est témoin de l’arrivée d’un jeune homme inconnu qui, sans lui parler, lui fait bonne impression. Il s’agit du nouvel instituteur du village, grand passionné de minéraux. Grâce à sa généreuse personne, ce dernier qui se prénomme Bernard s’est intégré au bourg. Lors d’une discussion avec des villageois dont Ugolin et le Papet, il apprend l’existence de Manon surnommée la sauvageonne et se promet de s’y intéresser. De son côté, Ugolin s’est construit une petite fortune grâce à son commerce de fleurs qu’il a développé sur le mas des Romarins, ancienne propriété de Jean. Lors d’une flânerie dans les collines, il découvre Manon dans une combe en train de se baigner. C’est le coup de foudre et il n’aspire plus qu’à se la marier. Est-ce que Manon serait à même de se joindre à Ugolin ?

Par phibes, le 8 novembre 2020

Notre avis sur Manon des sources – 1ère partie

Serge Scotto et Eric Stoffel poursuivent inlassablement l’adaptation en bande dessinée de l’univers de Marcel Pagnol. A ce jour, pas moins de quinze albums ont été publiés par la Maison Bamboo sous la collection prestigieuse Grand Angle. Après s’être appropriés l’illustre équipée dramatique de Jean de Florette, les coscénaristes retrouvent le chemin des collines de la belle Provence pour nous présenter inévitablement la suite de celle-ci.

C’est donc Manon, la fille du pauvre bossu décédé dans des circonstances douloureuses, qui se retrouve désormais sur le devant de la scène talonnée de très près par Ugolin, le neveu du Papet. Bien que l’on connaisse pertinemment l’histoire qui va suivre pour l’avoir, soit lue dans le diptyque l’eau des collines de 1963, soit appréciée dans ses versions cinématographiques différentes de 1952 et de 1986, c’est toujours un réel plaisir de se replonger dans ses ambiances provençales entêtantes qui peuvent cacher des drames.

Force est de constater que cette restitution se veut fidèle à l’œuvre littéraire de 1963. Cette première partie a le privilège de nous immerger avec force et finesse dans un drame à venir, au contact certes, de personnages qui ont un réel potentiel d’attraction mais aussi d’un territoire spécifique, qui conjugue beauté naturelle et soleil généreux. A la faveur d’une narration aux accents chantants et d’un choix de dialogues toujours aussi fleuris et ciselés, on assiste très habilement à la montée en puissance d’un récit provoquée par les retrouvailles de deux individus aux caractères bien perçus, qui se connaissent et qui vont se partager des sentiments bien différents (l’un l’amour, l’autre la vengeance).

Cette restitution gagne également en attrait grâce au très joli travail de Christelle Galland. Cette dernière ayant pris la succession d’Alex Tefenkgi en œuvrant sur le deuxième tome de Jean de Florette, elle reste ici dans les mêmes dispositions artistiques et par ce biais, évite au lecteur d’être perturbé quand on aborde cet album après le premier diptyque. Sans rentrer dans un détail étouffant, l’artiste croque avec une belle générosité la Provence et ses habitants.

Une première partie d’une histoire à la Pagnol rondement menée et qui se veut être un hommage de qualité à l’œuvre de cet indéracinable artiste. On attend la suite avec impatience !

Par Phibes, le 8 novembre 2020

Publicité