Manolis

 
Quelques années après la fin de la première guerre mondiale et le partage de la Turquie par les vainqueurs, l’officier turc Mustapha Kémal a voulu rendre à son pays son unité. S’en est suivie en Asie Mineure une guerre meurtrière qui a (entre autres) eu pour conséquence de jeter sur les routes de l’exil de nombreux Grecs, de séparer des familles et de briser des amitiés interconfessionnelles qui jusque-là étaient une de ces "richesses normales" qui font les sociétés civilisées.

Comme beaucoup d’autres, le petit Manolis a vu sa vie changer du jour au lendemain. C’est avec sa grand-mère qu’il a fui avant d’être séparé d’elle qui a préféré, à cause de son grand âge, le confier à une famille d’accueil. Depuis ce jour, Manolis n’a cessé de vouloir retrouver les siens, en tout cas ceux qui pouvaient l’être, et n’a pour cela pas hésité à partir seul pour un long périple qui l’a conduit à Athènes, en Crète, en Egypte et même jusqu’en France…
 

Par sylvestre, le 1 juin 2015

Notre avis sur Manolis

 
Elles ne sont pas nombreuses, les bandes dessinées qui abordent ce sujet de la guerre civile turque du début des années 1920, ce sujet de la "Grande Catastrophe"… L’ouvrage intitulé Rebetiko de David Prudhomme l’évoquait, aux éditions Futuropolis, mais ce Manolis, aux éditions Cambourakis, entre autrement "dans le vif du sujet".

On y vit les événements à travers le regard d’un enfant, Manolis, ce qui est d’autant plus touchant qu’il est question de séparations de familles, d’amis perdus de vue, de peur, d’exil, de déracinement, de mort… Mais surtout on y découvre l’histoire vraie d’un homme qui a pu raconter son calvaire à son fils ; fils qui, à son tour, témoigne en faisant découvrir au grand public son histoire familiale.

Cette bande dessinée Manolis est l’adaptation du livre Manolis de Vourla dans lequel Allain Glykos raconte l’histoire de son père Manolis lorsqu’il n’était encore qu’un enfant… C’est ce même Allain Glykos qui signe le scénario de cette BD dont le dessin a été confié à Antonin Dubuisson.

En noir et blanc, sur près de 175 pages et dans plusieurs styles graphiques différents (en fonction du propos, des ambiances…), Antonin nous livre une superbe bande dessinée : belle, captivante et nécessaire… On ressort de cette lecture riches d’avoir pu parcourir des pages d’Histoire qui, en France, restent bien méconnues et satisfaits d’avoir découvert non seulement une belle et dramatique histoire mais également des auteurs intéressants.

A découvrir !
 

Par Sylvestre, le 1 juin 2015

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