The special edition

(Rassemble les back-up parus dans les Detective Comics 437 à 443 + 23 pages inédites)
Paul Kirk a été le premier Manhunter créé par Kirby dans "Adventure Comics 73", en 1942. A la base c’est un justicier sans pouvoir qui fait régner la justice de façon très basique jusqu’en 46, date à laquelle il meurt.
27 ans plus tard, on apprend qu’il a refait surface, sauvé par un mystérieux "council" qui l’aurait préservé en état d’animation suspendue afin de le guérir de ses blessures et de lui donner indirectement des pouvoirs.
Seulement, ce "council", formé par 9 chercheurs aux moyens illimités, aimerait bien ce servir de Paul comme d’une arme afin d’aller éliminer toutes les personnes susceptibles de les gêner. Se rendant compte des objectifs de ses sauveurs, le Manhunter décide donc de se rebeller, désormais cible numéro un du "Council" !

Par fredgri, le 15 avril 2012

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Notre avis sur The special edition

Assez étrangement, ce personnage, remodelé avec ce nouveau costume, cette nouvelle direction (super pouvoirs, compagnons d’arme etc.), ne va pas davantage inspirer les auteurs.
En effet, les histoires de ce volume datent de 73 et demeurent, à ce jour, les seules qui mettront en scène ce manhunter dans cette version. Mais, paradoxalement, ce manhunter demeure inoubliable, justement à cause du traitement que lui imposèrent Archie Goodwin et Walt Simonson (alors tout jeune débutant).
Sans vouloir faire du révisionnisme à outrance, ils décident juste de poursuivre les aventures du héros en leur donnant un objectif un tantinet plus absolutiste, plus hors-la-loi. Ils le redesignent et lui rajoutent un pouvoir qui lui permet de guérir rapidement de ses blessures.

Initialement, le projet est lancé par Archie Goodwin qui devient éditeur des titres Batman en 73. Ce dernier avait pour objectif de booster un peu les ventes qui baissaient à ce moment là. Loin de pouvoir réellement toucher au personnage de Batman, il décide de lancer une série de back-up afin d’offrir des histoires plus fraîches. Il découvre le portfolio du jeune Walter Simonson au détour d’une réunion éditoriale et il se dit que c’est l’artiste idéal pour ce qu’il a envie de raconter !
Et Simonson va faire preuve de beaucoup d’audace très vite, tant par son évolution graphique qui est fulgurante que dans ses mises en pages qui montrent l’énorme potentiel de cet artiste.
Le gros intérêt de ces histoires c’est le format très restreint, 8 pages ! Il faut synthétiser, jouer avec les ellipses, avec la dynamique des cases, il faut donc faire preuve d’imagination. Et les deux auteurs vont en avoir !

Chaque récit est un condensé d’aventure, de suspense et d’action. Il s’en raconte autant en 8 pages qu’en deux comics actuels de 22 pages, c’est dire. De plus, Simonson expérimente beaucoup de choses, il joue avec le nombre de case, le rythme, alternant des très petites cases et des grands angles… C’est tout bonnement stupéfiant et ultra dynamique. Alors bien sur on est loin de ce qu’il deviendra ensuite, évidemment, mais vraiment on peut déjà voir poindre le formidable artiste qu’il va être quelques années plus tard !

Cette Integrale d’un peu plus de 100 pages se lit donc avec beaucoup de plaisir et permet de découvrir à la fois un personnage trop injustement oublié ensuite, et deux auteurs essentiels au début de leur carrière. A noter que ces back-up se sont récupérées pas mal de prix et demeurent encore actuellement des références dans le travail de Goodwin et de Simonson. C’est dire !

A lire absolument !

Par FredGri, le 15 avril 2012

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