Le mangeur d'histoires

"Le Corbeau" est un personnage fictif, étrange héros de roman populaire. Cepandant, secrètement il souffre de n’être rien d’autre qu’un banal "justicier" à quatre sous. Ainsi saisit il l’occasion de traverser l’une des rares portes qui séparent le monde des Imaginés et le monde réel, afin d’aller demander l’aide du jeune Fortuné d’Hypocondre, apprenti journaliste et auteur en devenir d’une thèse sur le roman populaire. Ce dernier a tout d’abord du mal à prendre au sérieux cette "apparition" mais progressivement il doit bien reconnaître que c’est étrange, ainsi va-t il se décider à aider le Corbeau, afin qu’il puisse rencontrer son créateur, le mystérieux Homère Saint-Illiède…
Cet album est accompagné des 16 pages qui constituent le dossier initial que Fabrice Lebeault présenta à Dupuis.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le mangeur d’histoires

J’avais adoré l’inventivité d’Horologiom (Delcourt) et retrouver Lebeault tout seul, ainsi me laissait envisager de bons moments de lecture. Mais je crois que j’étais bien en deça de la vérité. Non seulement cet album est passionnant mais ce qu’il soulève sur la création en général est très intéressant. Ainsi ce personnage fictif qui intervient dan le monde réel nous interroge sur la capacité actuelle à pouvoir créer en dehors des sentiers battus, ce Corbeau est le fruit d’un amalgame, la somme d’une multitude d’autres inspirations, ce qui lui permet de remporter un franc succés, la solution serait elle donc de fournir au lecteur ce qu’il aime pour qu’il continue a lire ? Le Corbeau ne pourrait-il pas se développer dans des voies moins pré-écrites, plus décalées, moins conventionnelles ? C’est le dilemne de ce personnage Pirandellien qui souhaiterait avoir une destinée plus atypique et qui décide donc de contacter son créateur pour tenter de l’influencer pour infléchir sur son avenir.
Le scénario est donc assez habile, car Lebeault ne tombe pas dans la facilité, malgré tout c’est très fluide et clair, l’album n’est jamais pompeux ni difficile d’accés, il se dévore comme un excellent… roman populaire, tout simplement. Mais je persiste, la réflexion de l’auteur est importante en soi car elle soulève un constat crucial sur le monde de la BD actuelle, mais tout est exposé simplement, sans grandiloquence et cela reste avant tout une remarquable Bande Dessinée d’aventure.
Graphiquement, c’est plutôt très classique, on nage entre pages traitées à la mine de plomb et d’autres encrées, le tout mis en couleur avec une palette très pastel, ce qui donne une sorte d’ambiance très désuette pleine de charme et de douceur.
Un album qui devrait par sa beauté formelle montrer le grand retour de Fabrice Lebeault, en pleine forme.

Par FredGri, le 31 août 2008

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