MALTAIS (LE)
Les sept samouraïs et demi

S’il est un négociant que rien ne rebute, c’est bien le Maltais. Pour l’heure, ce dernier a enfariné le "papillon rose" qui l’a engagé pour partir en quête d’un animal rare appelé la "papouille" sur l’île de Bornéo. Ensemble, ils réquisitionnent le "Dragon-Vert" et son équipage, et sous la direction avisée du Maltais qui cache bien son jeu, parviennent après moult formalités peu administratives à atteindre leur destination. Commence alors une traversée d’un territoire hostile que se partagent les terribles Dayaks, la fameuse papouille et un petit parti de japonais. Mais dans quel méli-mélo se fourre le Maltais ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur MALTAIS (LE) #2 – Les sept samouraïs et demi

Diplômé en vénalité appliquée, le Maltais cultive professionnellement le sens du commerce dans tous les coins (vraiment tous) du monde. Il n’est pas un lieu sur Terre où ce fameux négociant n’a pas un associé pour je ne sais quelle affaire fumeuse. L’homme est dégourdi, sans scrupule, possède un flegme inébranlable et profite de toutes les occasions pour faire monter les enchères.

C’est sur un ton de dérision extrême que le Maltais se dévoile à nous (il suffit de lire le titre pour en deviner les entournures fantaisistes). Loup Durand, spécialiste du roman policier, affiche un esprit caustique dans cette quête loufoque d’un animal aussi énigmatique que le Yéti lui-même. L’atmosphère qu’il dépeint est significative d’une volonté de délirer un bon coup sur un personnage insalissable, prêt à vendre l’âme des autres pour arriver à ses fins. L’incursion au sein de l’île de Bornéo dans une drôle de canonnière se révèle dépaysante et abasourdissante par les exploits démesurément cocasses d’un équipage bigarré et bien naïf.

La palme de l’envoûtement revient inévitablement à ce fameux maltais dont on ne connaît que son surnom et à son verbiage de bonimenteur bien spécifique qui en désarmera plus d’un. En effet, tout comme son créateur, il est prêt à nous faire avaler des… pythons.

Quand est sorti le présent album, Laurent Verron, l’ancien assistant de Roba le père de "Boule et Bill", est à l’aube de sa carrière de dessinateur humoristique. Bien avant d’entamer la série "Les exploits d’Odilon Verjus", il démontre largement ces capacités à réaliser un dessin plein de vigueur et très divertissant. Son travail est déluré, d’une expressivité et d’une fantaisie débordante. Ses personnages sont le produit d’une caricature bien maîtrisée qui convient particulièrement à ce genre de récit décalé. Par ailleurs, les efforts sont conséquents quant à la recherche de perspectives dont l’auteur n’hésite pas à faire déborder du cadre.

Rien ne perturbe le Maltais, même le fait que l’on soit nombreux à se pencher sur ces drôles de pérégrinations. Pensez-vous, ça ne peut que lui rapporter !

Par Phibes, le 26 août 2008

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