MALICORNE
Première partie

Après avoir vécu les effets désastreux des campagnes napoléoniennes en tant officier de l’empire, Malicorne a été récupéré par les royalistes de retour au pouvoir en tant que tueur professionnel. Exécutant sans vergogne les opposants au roi, il officie sous le couvert de son supérieur Sainte-Croix. Pour le moins marqué par ses nombreuses missions épuratrices, il abandonne finalement ses commanditaires pour devenir duelliste professionnel et sombre peu à peu dans une existence des plus fades. Il est toutefois contacté à nouveau par Sainte-Croix qui lui propose une mission des plus lucratives, celle d’infiltrer une société secrète influente qui nuit aux intérêts du royaume, le Club des Enfants Rouges. Dirigée par le sinistre Jacob, cette organisation de l’ombre met en balance la destinée de riches personnalités en mal de sensations fortes. Pour intégrer cette dernière, Malicorne va devoir faire appel à l’un des membres qu’il ne connaît que trop. Parviendra-t-il au terme de sa mission au regard des risques insensés qu’il doit prendre ?

 

Par phibes, le 4 septembre 2011

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2 avis sur MALICORNE #1 – Première partie

Affichant un premier de couverture menaçant, Malicorne est le produit d’une association que l’on sent prometteuse de trois auteurs, à savoir deux scénaristes (Rémi Bezançon – c’est sa première bande dessinée – et Jérôme Le Gris, tous deux issus du milieu du 7ème art) et un dessinateur averti (Thimothée Montaigne). Réalisé donc à six mains, cet album se veut l’ouverture d’une histoire qui devrait trouver sa conclusion dans le prochain titre.

Avec ce premier épisode, l’on pénètre dans les ambiances historiques post-napoléoniennes au cœur desquelles un homme, le fameux Malicorne, va retenir toute notre attention. Ancien soldat, exercé de fait au maniement d’armes, ce dernier trouve sa voie dans l’exécution de basses et radicales besognes. Assassin duelliste (Jérôme Le Gris retrouve ainsi une thématique qu’il a déjà exploré dans Horacio d’Alba), le charismatique personnage est promis à une mission à hauts risques, celle d’affronter une société secrète obscure.

Les prémices de l’aventure sont des plus encourageantes et drainent une atmosphère oppressante de mort, d’assassinats et de folie meurtrière gratuite. Campant psychologiquement leur personnage principal dans une sorte de noirceur caractérielle liée à son existence peu enviable, les co-scénaristes nous engluent dans un marasme ambiant du Paris de 1819 entretenu par des personnages qui semblent dépourvus d’idéaux, totalement désabusés et prêts à jouer leur vie à pile ou face. Fort de ce contexte, un affrontement se prépare entre Malicorne et le sinistre Jacob, personnage fort qui va nous prendre dans les mailles de son cercle souterrain (la galerie qui se faire appel à la mixité est certes restreinte mais très bigarrée et pleine de mystères à découvrir) et de ses jeux démoniaques.

A ce titre, Rémi Bezançon et Jérôme Le Gris gère au mieux leur récit dans un découpage réussi presque cinématographique, en tissant des liens fascinants entre les protagonistes et leur donnent l’occasion de se démarquer dans des actions surprenantes voire aberrantes. La tension est donc palpable, la finalité de chaque jeu se veut subtilement incertaine tout comme la réussite de Malicorne soumis à rude épreuve.

Fort d’une expérience acquise au contact de Mathieu Lauffray pour Long John Silver et suite à la réalisation des deux épisodes de Le Cinquième Evangile, Thimothée Montaigne nous régale de son trait authentique et précis. L’univers graphique qu’il anime avec une régularité et une justesse remarquables dans des planches savamment découpées, prend aux tripes de par sa représentativité, rehaussé par un encrage puissant et une colorisation sobre et efficace. Ses personnages ont du charisme (Malicorne a des airs de Blueberry) et dégagent une force de caractère bien convaincante.

Une première partie, génératrice d’une bonne dose de sensations, excellemment orchestrée. On attendra la suite avec impatience !

 

Par Phibes, le 4 septembre 2011

S’il s’agit encore d’une entrée en matière, l’ensemble est déjà très séduisant. Le trait graphique est particulièrement réussi, tout comme le scénario, qui distille sa tension de bout en bout.

L’intrigue s’installe avec une réelle efficacité, au service d’un sombre destin. Notre héros est original en cela qu’il n’a pas peur de la mort non parce qu’il se sent invincible, mais bien parce qu’il l’attend ! Il en découle une bande dessinée très réussie dont j’attends avec intérêt le dénouement.

Par Legoffe, le 12 mars 2013

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