Histoires de Bulles

Depuis leur création, les chewing-gums Malabar ont pris soin de soigner leurs emballages en y glissant des illustrations, des vignettes "Incroyable mais vrai !", des petits tatouages et même des mini bande dessinées, une attention très marquée de la part des publicitaires, soucieux de fidéliser leur jeune clientèle avec des images fortes, surtout en créant, dès 1968, le personnage de Malabar, grand costaud blond arborant son éternel tee-shirt jaune avec son M sur la poitrine, sous la plume de l’illustrateur Jean-René Le Moing.
C’est avec Maurice Rosy, en 1977 que la marque va décliner ses décalcomanies en petits récits BD. S’ensuivront d’autres auteurs qui vont animer à la fois les emballages, mais aussi les pages de réclames dans Spirou, Tintin ou Le Journal de Mickey. Parmi eux on remarque le jeune Margerin ou Jean-Claude Poirier…
Ce livre rassemble donc une sélection très exhaustive de toutes ces images, des planches, et même les différentes étapes des emballages au fil du temps. Alain Lachartre, ancien directeur artistique de la marque nous raconte le parcours de la marque, du Malabar blond jusqu’à sa disparition en 2011 pour être remplacé par le chat Mabulle !

Par fredgri, le 13 décembre 2015

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Notre avis sur Histoires de Bulles

Ce qu’il y a de très bien avec ce livre, avec ce qu’il représente, c’est que le lecteur accepte d’entrée d’être dans du marketing pur, décomplexé, de la publicité pour vendre un produit. Car il nous est proposée ici ici toute l’imagerie qui nous a parlé, enfant, alors que nous dévorions nos Malabar en jetant un œil sur les emballages !

De plus, ce qui est réellement très intéressant c’est que nous parcourons ces pages avec le même plaisir que lorsque nous découvrons une Intégrale Spirou, par exemple. Nous suivons l’évocation de ces coulisses jusque là complètement ignorées du grand public. Sont évoqués pour nous les noms des artistes qui se chargèrent d’animer ces petits récits, l’évolution de leur approche, l’impact de leur travail sur ceux qui ont suivi…
Alain Lachartre rajoute quelques petites infos très intéressantes, même si je trouve que globalement il reste beaucoup dans le contextuel et assez peu dans l’anecdote… Disons qu’on ne perd pas de vue, en effet qu’il s’agit là d’une commande alimentaire. Toutefois, lorsqu’on voit l’implication d’auteurs comme Margerin ou Poiriet, on reste sans voix, c’est beau, personnel et vraiment vivant, du très beau boulot !

Plus on avance plus on est aussi ébloui par l’incroyable richesse du contenu, c’est très complet, avec une multitude de notes, d’explications, de rajouts et autres petites perles graphiques (comme la charte graphique, le cahier des charges initial, les différents essais (dont des magnifiques Malabar par Chaland !!!), des story board, des crayonnés, des crobars inédits etc.) ! Lachartre explore cette histoire de l’intérieur, nous fait partager ses souvenirs, ses impressions en arrivant chez Malabar, il explique le contexte, les rachats, les origines, les inspirations, les partenariats, juqu’en 2011, date du départ du grand blond costaud au profit du chat Mabulle. C’est très documenté et instructif.

Je me suis vu me délecter de ces pages, retrouver mes souvenirs d’enfant en revoyant les décalco qu’on se refilait entre copains, les premières mini planches, les pages de réclames, véritables histoires très travaillées. C’est fascinant, au point ou on a même du mal à lâcher ce livre, complètement hypnotisé par l’aura nostalgique qui se dégage de ces diverses évocations.

Une nouvelle fois, le travail éditorial de Dupuis est d’une très grande qualité.
En plus, j’avoue que j’aime beaucoup ces réhabilitations d’un patrimoine méconnu, qui nous ouvrent les portes d’une bande dessinée moins propice au salut respectueux !

Alors faîtes vous plaisir avec ce beau cadeau de fin d’année !
Très recommandé !

Par FredGri, le 13 décembre 2015

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