MAÎTRES INQUISITEURS (LES)
Obeyron

En 1150, quarante ans après la terrible guerre qui a mis à feu et à sang toutes les provinces d’Oscitan, le Maître-Inquisiteur Obeyron revient à la cité d’Ares. Il se rend chez son ancien compagnon d’armes Paluran, propriétaire d’une taverne, qui découvre avec stupéfaction que son ami n’est pas mort. Sans trop se livrer, Obeyron lui demande de l’aider à assouvir son désir de justice pour le meurtre de l’Jaren, son partenaire elfe, lors de leur dernière mission dans l’immense forêt des Soupirs. Ayant acquis l’aide du tavernier, le Maître-Inquisiteur part en chasse de Hen’Gonar, le commandant de l’armée d’Ares avec lequel il a eu maille à partir à la fin de la guerre. L’ayant trouvé, il tente de lui faire avouer les noms des sinistres personnages qui ont voulu attenter à sa vie ainsi qu’à tous ceux qui l’accompagnaient dans sa mission. La réponse ne se fait pas attendre. Nombreux sont ceux qui avaient un intérêt à le faire assassiner. Les frères Gearsen et le Baron des voleurs d’Ares faisant partie de la liste, le limier décide de leur rendre une visite impromptue dans leur prison dorée.

Par phibes, le 31 mars 2015

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Notre avis sur MAÎTRES INQUISITEURS (LES) #1 – Obeyron

Nouvel univers à prendre rang dans le catalogue de la maison d’édition Soleil, Les Maîtres Inquisiteurs est une saga médiévalo-fantastique que l’on doit à l’inspiration de Jean-Luc Istin, artiste qui a forgé sa réputation entre autres sur des séries-concept comme Elfes (dont le tome 10 est sorti très récemment) ou sur des aventures au long cours comme Hannibal Meriadec, Le Sang du Dragon ou encore sur des équipées légendaires Excalibur Chrobniques, Ys la légende…

Ce premier épisode dont la réalisation a été confiée à Olivier Peru et Pierre-Denis Goux, deux artistes qui se connaissent bien pour avoir en commun le diptyque Mjöllnir, se veut à la fois nous lancer dans une quête d’un des fameux Maîtres Inquisiteurs (Obeyron) mais aussi nous préparer à ce nouvel univers onirique bigarré. C’est d’ailleurs à la faveur d’un prologue pour le moins nourri et assez bien conçu que les arcanes d’Oscitan sont explicités à partir du grand Chaos et qui permet de préparer le lecteur avant qu’il aborde les aventures du limier.

Force est de constater que cette ouverture très efficace nous permet donc de découvrir le fameux ordre des Maîtres-Inquisiteurs au travers des investigations justicières très spéciales de celui certes qui est le plus intègre du groupe mais aussi le plus violent, le moins diplomate et surtout le plus tourmenté psychologiquement. Olivier Peru nous sert donc un scénario énergique, aux accents sombres et amers, alternant avec une certaine facilité des retours dans le passé et des situations présentes pour bien camper ce qui se trame autour du personnage principal, et laissant transpirer une conspiration sourde à découvrir au fil des tomes.

Le graphisme de Pierre-Denis Goux est d’une très belle facture. L’artiste ne manque pas d’inspiration pour dessiner le monde d’Oscitan (sorte d’Europe déformée), dans des effets visuels réalistes de qualité. On lui saura gré de l’esthétisme et de la profondeur de ses vignettes qui font apparaître des décors ancestraux d’une grande richesse et qui mettent en évidence des personnages exhalant pour la plupart une grande violence. Sur ce dernier point, l’artiste sait susciter le frisson, surtout lorsqu’il anime ses protagonistes et ses monstres de la forêt des Soupirs dans des actions peu ordinaires. Il est à noter aussi une très belle particpation de Digikore Studios dans la colorisation.

Une ouverture on ne peut plus engageante qui donne assurément le ton (le premier de couverture est assez explicite) de la série et qui promet bien des surprises. On attend avec impatience le suivant prévu déjà en juin prochain.

Par Phibes, le 31 mars 2015

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