MAÎTRES INQUISITEURS (LES)
Nikolaï

C’est bientôt le grand pèlerinage organisé à la mémoire du Dragon Bleu, l’être magique qui, selon la légende, fit couler Ygdryl, fleuve sacré qui, à la suite des grandes guerres du Chaos, s’est à nouveau asséché. Les pèlerins viennent de toute part pour atteindre la cité d’Ellumnia afin de participer à la lente procession qui doivent les amener jusqu’à la source, bloquée par un énorme pain de glace. En marge de ce rassemblement, le maître inquisiteur Nikolaï et son fidèle elfe Boldween ont pris un chemin plus tortueux. Lors d’une halte, ils sont apostrophés par Miutt, un inné, qui les amène à un cadavre qui gît sur la crête glacée d’un précipice. D’après les premières constatations, le défunt, serviteur du Dragon Bleu, a été assassiné. Pourquoi ce meurtre ? Est-ce qu’il aurait un lien avec le pèlerinage ? Pour tenter de trouver les réponses, le maître inquisiteur va devoir participer à la fameuse procession et enquêter au plus près des trois maisons porteuses d’artefacts pour le Dragon bleu. Parviendra-t-il, malgré les nombreux assassinats qui vont suivre, à déjouer les manigances intestines et trompeuses du coupable ? Et si un autre rôle l’attendait ?

Par phibes, le 25 octobre 2015

Notre avis sur MAÎTRES INQUISITEURS (LES) #3 – Nikolaï

Toujours le vent en poupe, Jean-Luc Istin que l’on ne présente plus, alimente sans coup férir sa nouvelle série concept autour du monde d’Oscitan et de la menace souterraine qui semble gangréner la fameuse inquisition d’où sont issus les fameux maîtres inquisiteurs.

Ce nouvel opus est, comme prévu, dédié à un autre mage policier. Après Obeyron et Sasmaël, c’est au tour du charismatique Nikolaï d’être associé à la grande aventure afin de dévoiler ses talents de justiciers dans une affaire qui touche la légende d’un cours d’eau alimentant un territoire d’Oscitan.

Initiateur de cet univers médiévalo-fantastique très profond (voir le petit lexique de présentation dans les deux premières pages) et directeur de la collection, Jean-Luc Istin a décidé, pour les besoins de cet opus, de prendre également les rênes du scénario et nous introduire dans une enquête criminelle à rebondissements. Commençant « doucement » (à partir de la découverte d’un cadavre) contrairement au précédent épisode, elle enfle progressivement jusqu’à un final en apothéose. Au passage, elle permet de faire la connaissance avec le charismatique personnage principal, aveugle de son état, au travers de retours dans le passé explicites (son enrôlement dans l’ordre des maîtres inquisiteurs, son apprentissage, sa cécité volontaire…) et de lui donner un rôle extraordinaire qui va au-delà de sa fonction (participation active à la légende du Dragon Bleu).

Aussi, l’histoire de Nikolaï qui se déroule via une narration à la première personne prégnante, se veut totalement convaincante. Evoquant les us et coutumes d’une partie du monde d’Osctan (celle constituée par le Petit Gottland et le Nappan), cette aventure nous entraîne sur un chemin chaotique où le fabuleux croisera la magie et le sang. L’enquête qui en découle part dans des dispositions mystérieuses très bien tissées, qui se dévoileront progressivement et qui, une fois encore, se concluront sur l’évidence d’un complot à grande échelle.

Fort de ses participations dans les séries Les carnets secrets du Vatican (tome 1) et La rose et la croix (tomes 3, 4 et 5), Augustin Popescu s’est forgé un univers pictural qui colle parfaitement à celui de la série-concept. Son dessin est très adroit, mélangeant avantageusement réalisme, violence et magie et offre des instantanés très parlants. Personnages et décors se complètent à la perfection pour donner une mise en image remarquable sublimée par le superbe travail de colorisation d’Elodie Jacquemoire et de Digikore Studios.

Un nouvel opus emballant qui nous présente un troisième maître inquisiteur à la personnalité forte et qui vient compléter explicitement l’échiquier post-chaotique du monde d’Oscitan.

Par Phibes, le 25 octobre 2015

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