Mahârâja

En 1917, les services secrets de sa Majesté ont eu vent que le Maharao Raja Raghubir Singh Bahadur serait prêt à profiter du conflit qui sévit au niveau mondial pour déclarer l’indépendance de son pays actuellement sous tutelle anglaise. Aussi, afin de couper court à toute entente entre le prince indien et des agents allemands qui l’appuient dans son insurrection, l’agence britannique envoie l’un de ses meilleurs éléments sur les bords du lac de Côme en Italie du nord où doit être signé l’accord entre les deux parties. La mission qui en résulte va mettre en évidence les propensions très particulières du Mahârâja plus à même à s’adonner aux plaisirs charnels les plus chauds qu’à faire de longs discours. Ce libertinage à l’orientale va d’ailleurs trouver un certain écho tout autour du lac que l’agent secret va analyser du plus haut de son intégrité et de son flegme. Enfin, jusqu’à une certaine mesure !

 

Par phibes, le 28 mai 2012

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Notre avis sur Mahârâja

Les éditions Drugstore agrémentent une fois de plus leur catalogue de la collection Adultes en y insérant un nouveau titre aux ambiances érotiques mêlées d’exotisme. Pour cette occasion, sous le couvert d’un nouveau pseudo, Frédéric Brémaud fait, à l’instar d’autres confrères (comme dernièrement Bastien Vives avec Les melons de la colère), ses armes dans un registre nouveau pour lui, semble-t-il, l’érotisme sans interdit.

Ce one-shot possède la force nécessaire pour nous entraîner dans une aventure noyée de sexe un tantinet alléchante et heureusement sans effet outrancier. Le scénario est certes convenu mais se suffit à lui-même pour susciter un certain émoi quant aux fausses pudeurs de certaines soubrettes, aux appétits goulus d’autres gens de maison et au particularisme du fameux mahârâja très habile à satisfaire sa cour et son entourage dans des ébats bien explicites qui se passent de toute discussions redondantes (aucun dialogue de ce côté-là, ce qui en soi est bien trouvé !). Le grand plus de cet album est surtout le ton employé, porté par la mission à risques mesurés de l’agent secret britannique transformé en un voyeur patenté, qui se veut très léger, euphorisant, cocasse, sans prise de tête et qui nous amène dans un contexte sensuel plein d’humour.

La prestation d’Artoupan peut être considérée comme réussie. Son trait est clair, d’une finesse agréable, très explicite, met en exergue avec habileté l’érotisme le plus chaud, sans trop de voyeurisme, en usant de personnages généreusement constitués, physiquement plantureux et bien ensorceleurs, et de scènes suffisamment représentées pour en goûter toute la chaleur charnelle. Le choix de la colorisation est aussi intéressant car il crée une ambiance générale particulière à l’ancienne qui sied au genre concerné.

Un album érotique bien sous tous rapports, exotique, coquin et espiègle à la fois, que l’on lit sans déplaisir.

 

Par Phibes, le 28 mai 2012

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