MAGNUM PHOTOS
McCurry, NY 11 septembre 2001

 
Steven McCurry a fait du théâtre et a étudié le cinéma mais c’est néanmoins sur la photo qu’il a jeté son dévolu, séduit par le côté "capture de l’instantané" et par le fait qu’être photographe ne signifiait pas, comme au cinéma, nécessité d’avoir recours à de la postproduction, à du montage, etc, etc…

Parti sur les routes et sur ses deniers en Asie, il a parcouru plusieurs pays dont certains l’ont marqué plus que d’autres car il y a côtoyé la pauvreté et la guerre. Puis un jour, en 1984, un cliché l’a rendu célèbre et les commandes ont commencé à affluer : enfin, il allait pouvoir vivre et voyager grâce à ses photos !

Steven McCurry a alors parcouru le globe pour des titres prestigieux et a couvert des conflits dont personne, sans lui et une poignée d’autres, n’aurait su plus que ce que les media en disaient. Le 10 septembre 2001, il est rentré chez lui, à New York, après avoir bouclé un reportage au Tibet. Le lendemain, les deux tours du World Trade Center s’écroulaient devant ses objectifs : pour la première fois, McCurry allait photographier la guerre à domicile…
 

Par sylvestre, le 1 novembre 2016

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Notre avis sur MAGNUM PHOTOS #3 – McCurry, NY 11 septembre 2001

 
Il n’est plus trop rare de trouver des bandes dessinées dans lesquelles ont été insérées des photos, et c’est un moindre mal, surtout lorsqu’il s’agit d’ouvrages relatifs aux grands noms de la photographie ! Dans la collection Aire Libre des éditions Dupuis (où l’on trouve aussi la série Le photographe) est parue en septembre 2016 cette bande dessinée : McCurry, NY 11 septembre 2001, soit quinze ans après l’attentat qui a mis à terre les tours jumelles du WTC de Manhattan. Une BD faisant suite à celles sur Omaha Beach et Cartier-Bresson.

On y lit une biographie sélective de Steven Adkins McCurry, célèbre photoreporter pouvant se targuer de s’être trouvé "là où ça se passait" à différentes reprises notables, notamment lors de ce fameux 11 septembre 2001, mais aussi lors des attentats parisiens du 13 novembre 2015…

Le récit raconte les grandes lignes et les points forts de la carrière du photographe. Ses voyages, ses choix, ses plus grandes peurs et ses succès… et s’attarde plus particulièrement sur le 11 septembre et sur comment il a géré son urgence de témoin photographe dans la tourmente, avec son assistante (et avec recul !), malgré les difficultés qu’on imagine, liées au contexte apocalyptique et de tension nerveuse à grande échelle. Trop rien sur les victimes ou sur des tas d’autres questions que tel événement soulève : on se concentre là sur McCurry.

Le dessin est assuré par le Coréen Jung-gi Kim et colorié par Walter Pezzali. Plusieurs dizaines de photos de McCurry viennent compléter l’ouvrage en étant intérgrées dans des planches ou en composant un portfolio supplémentaire. Certaines sont inédites, certaines sont malheureusement présentées sur des pages doubles et voient ainsi leur sujet par la reliure, dommage. Enfin, et avant ce portfolio, un texte fait suite à la bande dessinée. Rédigé à partir d’interviews de Steven McCurry menées par Jean David Morvan, il est par contre très décevant, ne nous apprenant pas grand chose de plus que ce qu’on a déjà lu dans la BD, parfois mot pour mot !
 

Par Sylvestre, le 1 novembre 2016

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