MAGICIEN DE WHITECHAPEL (LE)
Jerrold Piccobello

Dans le Londres de la fin du 19ème, le magicien Jerrold Piccobello vient passer une audition au Piccadilly Circus. Malgré un test concluant, sa candidature n’est pas retenue. Il est vrai que l’homme, de renommée internationale, est au creux de la vague et n’arrive plus à susciter d’intérêt. La mort dans l’âme, il finit par échouer dans un bar proche de l’établissement The Eagle dans lequel tout à commencer pour lui. Là, devant un verre de bière, il fait appel à ses souvenirs et se rappelle de son père surnommé le cracheur, de sa fuite avec sa sœur Dazy, de leur hébergement chez Jenny, de la découverte du théâtre et de son univers. Tout en investissant l’établissement maintenant en totale décrépitude depuis deux ans, Jerrold se revoit faire son premier spectacle de magie avec sa sœur et faire la rencontre décisive qui marqua sa destinée en la personne de Virgin Webb, le grand illusionniste.

Par phibes, le 5 mars 2015

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Notre avis sur MAGICIEN DE WHITECHAPEL (LE) #1 – Jerrold Piccobello

Après son diptyque sur l’aventurière Valentine Pitié, André Benn revient pour nous proposer sa nouvelle saga sous l’égide de la maison Dargaud. Prévue pour se décliner en trois tomes, elle nous donne l’occasion de plonger dans les ambiances victoriennes, au contact d’un professionnel de la magie en pleine déchéance qui est prêt à prendre une décision irrévocable.

Avec ce premier opus, l’on découvre Jerrold Piccobello et plus particulièrement son passé, au travers de ses souvenirs. A cet égard, il semble que Benn ait décidé de faire venir de très loin son intrigue, prenant le temps de bien camper son personnage à la faveur d’une kyrielle de visions d’antan et d’expliciter, de fait, son enfance dramatique, sa sensibilité artistique et sa révélation professionnelle. Aussi, grâce à de larges retours dans le temps, l’auteur dresse le portrait de son personnage, dans une évocation plutôt efficace malgré quelques longueurs, aux accents attendrissants certains, via une narration verbeuse très présente et un choix explicite de tranches de vie.

Si le passé du magicien prend toute sa part dans ces quelques soixante pages que constituent cette ouverture, il n’en demeure pas moins que les dernières planches sont celles qui vont faire basculer le récit dans un concept fantastique via un engagement insoupçonné. Benn opère, par ce biais, un tournant qui évidemment peut tout lui permettre et à ce titre, peut interpeller le lecteur sur la suite à venir.

Côté dessins, l’on peut concéder que Benn maîtrise son sujet. L’artiste conserve ce style semi-réaliste qu’il a su faire évoluer depuis Mic Mac Adam et qui, maintenant, lui assure une reconnaissance évidente. Le geste reste toujours aussi élégant, pour le moins fouillé, respecte le mouvement et met en valeur des décors et des personnages qui ne manquent pas d’attrait.

Un premier volet qui ne fait pas illusion et qui permet de cadrer avec adresse un personnage qui a toutes les cartes en main. La suite nous le confirmera !

Par Phibes, le 5 mars 2015

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