MAGGY GARRISSON
L’homme qui est entré dans mon lit

A la suite de ses péripéties sur la plage de Brigthon, Maggy, sans emploi, se retrouve avec un homme dans son lit, Alex, et une grosse somme en sa possession. De fait, elle pourrait se satisfaire de sa situation. Or, il n’en est rien car elle ne peut pas profiter immédiatement de l’argent dérobé à sa soi-disant amie policière Sheena et doit donc vivre comme avant pour éviter toute suspicion de celle-ci. Heureusement qu’il y a cet homme qui est venu lui proposer de mener une enquête sur la disparition de biens de valeur ayant appartenu à sa mère défunte et qui va lui permettre de gagner quelque argent. Or, l’affaire s’engage plus difficilement que prévu et la pseudo détective doit faire appel à Alex pour lui permettre de fouiller l’appartement du premier suspect, la sœur de son client. Manque de pot, elle fait chou blanc et ne peut qu’admettre que son enquête est au point mort. Jusqu’à qu’elle découvre que son ancien patron, le détective Wight, s’intéresse à son affaire. Elle décide d’aller le voir pour faire cause commune.

Par phibes, le 8 mai 2015

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Notre avis sur MAGGY GARRISSON #2 – L’homme qui est entré dans mon lit

La fameuse héroïne introduite par Lewis Trondheim dans le précédent épisode revient pour la suite de ses pérégrinations londoniennes. Dotée d’un profil psychologique qui l’éloigne complètement du héros surexposé et qui l’installe plutôt dans une normalité décalée réellement délectable, Maggy ouvre à nouveau son quotidien bardées de situations toujours aussi peu habituelles.

C’est sous l’égide d’une aventure policière à double intrigue que se décline ce deuxième tome, et ce en réponse aux premières évolutions. La sémillante héroïne nous entraîne dans les conséquences de ses derniers actes qui l’ont plongé dans une situation incertaine vis-à-vis de Sheena la ripou et se permet même de s’occuper d’une affaire de vol. Force est de constater que Lewis Trondheim gère les pérégrinations de son personnage principal dans cette évocation nature qui lui sied à merveille, prenant en quelque sorte à contre-pied le lecteur avec une réelle efficacité. Eludant toute forme de violence ou évitant de faire appel à des ressorts trop retentissants, le scénariste préfère jouer la carte de l’authenticité, et suscite en cela une véritable surprise.

Il va de soi qu’à la faveur de ses répliques incisives, de ses agissements peu conformistes, de son esprit aiguisé et sa physionomie non conventionnelle, l’héroïne marque des points de sympathie, tant ce qu’elle fait, ce qu’elle pense est on ne peut plus désopilant. Sa relation distendue avec Alex, ses liens avec son ancien employeur Wight, ses rapports ambigus avec Scheena, sa manière de chercher à se sortir de certaines embrouilles, donnent beaucoup de poids au récit et assurent un côté des plus rafraichissants.

On a réellement l’impression que le trait de Stéphane Oiry gagne en profondeur. Ce dernier est loin de son travail semi-réaliste produit dans Une vie sans Barjot, La nouvelle bande des Pieds Nickelés…. Ici, son style se veut plus rigoureux dans l’aspect des personnages et dans la réalisation des décors londoniens, révélés à la faveur d’un encrage averti. Aussi, Stéphane Oiry gagne, avec un brin d’originalité, en précision et rend de fait les péripéties policières toujours plus convaincantes.

Un deuxième tome en tout point délicieux qui permet d’affirmer que la non-conforme Maggy a toutes les chances d’aller loin.

Par Phibes, le 8 mai 2015

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