MAGGY GARRISSON
Fais un sourire, Maggy

Bien qu’il pleuve à seaux, Maggy Garrisson arpente le trottoir londonien d’un pas plutôt léger. En effet, après avoir traversé une période critique de deux ans sans emploi, elle a de nouveau l’occasion de faire ses preuves. Elle sait pertinemment que son employeur, le détective privé Anthony Wight, n’est pas des plus dégourdis mais tant pis, elle saura s’adapter. D’ailleurs, en franchissant le seuil de l’agence, elle ne manque pas d’en avoir la preuve, tant est si bien qu’elle se doit de prendre déjà quelques petites initiatives qui vont la conduire à prendre un message ordurier et à s’intéresser au mystère de la disparition de l’énigmatique Rodrigo. Malgré ce départ peu engageant, Maggy s’investit personnellement et en profite même pour glaner quelques billets au passage, car la jeune femme a, malgré une loose tenace, des idées et une personnalité à défendre. Elle va d’ailleurs le démontrer lorsque son patron est embarqué dans une ambulance à la suite d’un tabassage en règle.

Par phibes, le 15 mars 2014

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2 avis sur MAGGY GARRISSON #1 – Fais un sourire, Maggy

Lewis Trondheim est toujours en pleine forme créatrice puisque depuis le début de l’année 2014, ce dernier aligne au fil des mois de nouveaux albums poursuivant une série en cours (Texas Cowboys, Donjon Crépuscule, Ralph Azham) ou initiant une nouvelle saga comme le présent ouvrage dédié à un personnage haut en couleurs, Maggy Garrisson.

Sous la forme d’une aventure contemporaine à l’anglaise et aux accents policiers, le scénariste nous introduit dans l’intimité d’une jeune femme qui n’a rien d’un top model et qui ne bénéficie absolument pas d’un quelconque superpouvoir. En fait, Maggy est une personne bien commune, avec assurément quelques petits particularismes dont l’artiste a pris parti de nous dévoiler. Doté d’un esprit assez vif, d’une curiosité féminité évidente, d’une naïveté malheureuse et d’un franc parlé assez cocasse, la jeune femme est donc appelée à nous entrainer à sa suite, en partageant son quotidien au gré de petites investigations policières sympathiquement ficelées et sans violence. Certes, il ne s’agit pas là d’enquêtes à suspense torride mais plutôt des moments de recherche où l’on s’appesantit avec humanité sur les états d’âmes des personnages, sur leurs caractères.

Lewis Trondheim peaufine remarquablement ses dialogues tout en nous ouvrant un univers pour le moins simple, réaliste et attachant, dans lequel tout un chacun peut se retrouver. A ce titre, le choix de la galerie des protagonistes qui entourent l’héroïne est efficace et se déguste sans coup férir, grâce à un jeu de petites manipulations parfaitement rodé, inattendu, qui donne en fait, à cette première aventure, un petit goût de revenez-y.

Délaissant provisoirement sa participation à l’animation de la Nouvelle bande des Pieds Nickelés, Stéphane Oiry vient ici épauler Lewis Trondheim à la faveur d’une mise en image plus réaliste très intéressante. Force est de constater que ce qu’il propose se veut compléter parfaitement les dispositions du scénariste, au gré d’un dessin au style léché, au cadrage de qualité, aux décors fouillés. Au niveau des personnages, l’on ressent là aussi une humanité très profitable. A cet égard, l’on perçoit les émotions assez facilement, surtout dans les nombreux moments d’arrêts sur image, sans dialogue.

Un premier opus plein de charme qui se décline comme un one-shot et qui donne réellement envie de revoir l’héroïne dans de nouvelles aventures.

Par Phibes, le 15 mars 2014

Le boulimique Lewis Trondheim nous revient au scénario, pour un duo inédit avec Stéphane Oiry. Ils se frottent au genre du polar mais en s\’amusant avec les codes pour mieux le détourner. Point de flic vieillissant ni de truand magnifique, mais une trentenaire, un peu boulotte, bien dans ses baskets et du bagou à revendre. Paragon de la lose, elle vogue de petites combines en coup foireux. Plutôt maligne, elle réussit à éviter les mauvais coups et fait preuve d\’un humour noir ravageur. L\’un des points forts de l\’album est ce personnage principal attachant et drôle, l\’autre étant la ville de Londres dessiné par un Oiry inspiré.
C\’est au Oiry de Pauline et les loups-garous et d\’Une vie sans Barjot que l\’on a affaire plutôt qu\’à celui des Pieds Nickelés. Sa reconstitution de l\’Angleterre est bluffante, le lecteur y bat le pavé avec plaisir, avec une odeur de Tamise et de Pale Ale. Ses personnages sont toujours vivants et ses ambiances monochromes, sa marque de fabrique, créent une atmosphère prégnante. Un vrai plaisir !
Malgré toutes ces qualités, le lecteur peut rester sur sa faim. La faute à des réactions de personnages pas toujours crédibles et un sens de la répartie de son héroïne parfois irritant. Mais la sympathie du récit l\’emporte et surtout, à la fin du récit, le lecteur à quand même très envie de savoir ce qui va arriver à Maggy. C\’est bien là le principal.

Par Arneau, le 21 avril 2014

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