MAGES
Yoni

Yoni est un jeune garçon pétillant comme tous ceux de son village et profite de sa connaissance des runes pour tricher lorsqu’il joue avec ses camarades. Réprimandé par son père artisan runiste et cajolé par sa mère très malade, il ne peut s’empêcher de se rebeller contre lui qui s’oblige pour des raisons familiales à construire des golems de base alors qu’il a la grande capacité de créer des golems de combat beaucoup plus rémunérateurs. Forcé d’aider son père à la fabrique, Yoni bat le fer tout en s’ennuyant. Toutefois, il a la possibilité de temps à autre de rendre visite à Grand’Pa Dajar, ancien maître artisan runiste, avec lequel depuis deux ans il a entrepris la création d’un golem volant. Afin d’animer celui-ci, il a récupéré un vieux chien de combat blessé pour que, lorsqu’il mourra, il puisse générer une étincelle de vie à la pierre de son golem. Le soir où il va trouver en catimini son chien chez Grand’Pa, il est témoin de la destruction de son village par d’énormes golems de combat. Ses parents assassinés, Grand’Pa mort dans la fuite, Yoni n’a plus qu’à survivre dans l’attente d’une vengeance contre celui qui a fomenté cette catastrophe. L’arrivée impromptue de Disha, fille de Grand’Pa, va lui donner cette opportunité.

Par phibes, le 29 novembre 2021

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Notre avis sur MAGES #6 – Yoni

Pour la deuxième fois dans cette série dédiée à la caste des mages, les runistes reviennent à l’honneur. Pour rappel, ces mages tirent leur puissance des glyphes qu’ils inscrivent sur des artefacts ou autres supports pour lancer leurs sortilèges. A cette occasion, pas moins de cinq artistes ont participé à l’élaboration de l’histoire de Yoni, un jeune garçon promis à une quête vengeresse.

Au scénario, Nicolas Jarry et David Courtois se partagent les rênes du scénario. A l’aise dans cet univers fantastique, le duo nous plonge dans un récit qui devrait, somme toute plaire, à bon nombre de lecteurs. Mettant en évidence une intrigue générale à la thématique assez simple, il nous entraîne dans des péripéties qui se veulent animées par des personnages (en particulier Yoni et Disha) caractériellement bien ciselés et sans aucun doute attachants. A la suite d’une tragédie, ces derniers s’engagent dans une sorte de vendetta pour faire valoir leur soif de justice.

L’histoire est donc très plaisante bien que plutôt conventionnelle. Yoni et Disha parviennent à lui donner une certaine juvénilité non négligeable. Bien que le drame et la violence soient présents, on a le sentiment de naviguer dans un contexte moins plombant, moins rugueux que d’habitude. Il va de soi que les pérégrinations du jeune mage demeurent auréolées d’une action profitable, souvent démesurées, lorsqu’il est question de combat entre géants de métal. Grâce à cette dynamique et malgré donc le côté classique de l’aventure, on se laisse happer sans déplaisir par les évènements jusqu’à un final très correct.

S’appuyant sur un storyboard efficace signé Alex Sierra, Giovanni Lorusso finalise le travail de son compère avec une belle rigueur. Le résultat reste impressionnant au regard de sa qualité générale confortée dans chaque vignette par une recherche esthétique et par une volonté d’aller peaufiner le moindre détail. L’artiste saisit remarquablement le mouvement et le restitue au travers de combats réellement sonores. Ses personnages sont bien soignés et suscitent somme toute une véritable sympathie. Le tout est mis en valeur par Elodie Jacquemoire qui confirme son talent de coloriste.

Une nouvelle illustration de ces fameux mages runiques et, ici, de leurs golems pour le moins fantasmagorique et bien agréable à parcourir.

Par Phibes, le 29 novembre 2021

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