Macaroni

La période est compliquée pour les parents de Roméo, son père décide de l’emmener passer une semaine, seul, avec son grand-père qu’il ne connait qu’à peine. Le garçon de 11 ans n’est pas particulièrement heureux de se retrouver comme ça, avec cet homme taciturne, qui ne parle pratiquement pas et qui semble perpétuellement ronchon. Mais progressivement, l’alchimie opère, le petit fils se rapproche de son grand-père qui lui raconte quelques bribes de souvenirs, son départ d’Italie après la guerre, son arrivée en Belgique et ces regards méprisants quand on l’appelait le "Macaroni"… Le vieil homme est persuadé d’avoir perdu sa vie et que maintenant que sa femme n’est plus là, personne ne peut plus trop le comprendre…

Par fredgri, le 22 avril 2016

Publicité

Notre avis sur Macaroni

Ces hommes déracinés, qui ont du renoncer à tout en acceptant de s’expatrier, restent assis et se souviennent !
Nous entrons dans cet album en suivant les traces du jeune Roméo qui ne demande qu’à mieux comprendre son aïeul, tout d’abord parce qu’il faut bien communiquer avec lui, ils sont tout de même sensé passer une semaine ensemble, puis petit à petit, parce que ce vieil homme l’émeut ! Sous les conseils d’une jeune voisine, il va donc ériger une passerelle entre lui et ce "papy", s’ouvrant à la mémoire familiale, découvrant une autre époque, un autre style de vie plus rugueux, plus difficile !

En préface de l’album nous avons le plaisir de trouver un très beau texte de Salvatore Adamo qui revient aussi sur son arrivée en Belgique, tissant d’étroits parallèles avec le scénario de cet album, sur sa rencontre avec ses deux grand-pères ! Et c’est bien de cela qu’il s’agit ici, une mémoire qui se perpétue, qui sert de révélateur pour témoigner d’une réalité qui a tendance, parfois, à tomber dans l’oubli, lentement !

Et tout le récit (écrit à la base pour servir de trame à un hypothétique album de la série "Le Monde selon François") va suivre ce subtil scénario qui se construit autour d’une rencontre. C’est très agréablement raconté, sans chichis, avec une grande économie de moyen, tout en restant très juste dans le ton.
Graphiquement, c’est tout simplement magnifique. Une palette de couleurs très chaudes, avec des cadrages au millimètre et des ambiances incroyables. J’aime beaucoup, en particulier, les moments ou le grand-père croit voir passer autour de lui des images de son passé !

Beaucoup d’émotion, donc, au fil de ces 132 pages d’excellente bande dessinée !

Très recommandé !

Par FredGri, le 22 avril 2016

Publicité