MACADAM SHOOTERS
Chef de clan

La petite ville de Briquestone est sinistrée. En effet, la seule activité économique qui donnait du souffle à la bourgade a fermé et depuis, la très grande majorité de la population s’en est allée vers d’autres horizons plus prometteurs. Seuls, quelques jeunes ont pris le parti de rester dans ces lieux abandonnés pour se les accaparer. Aussi, sous les yeux apeurés du Maire et d’une poignée de personnes âgées, des clans se sont formés et se sont mis à s’affronter à coup de lance-pierres pour se rendre maîtres des quartiers. Hit Boy fait partie de ses Macadam shooters et assure le rôle de chef respecté du clan des King Stones. Installés dans un endroit privilégié, une ancienne usine textile, il est la cible d’autres clans. Mais, en cachette, il mène une petite romance avec K-ty du clan des Stone Hearts. Est-ce que cette idylle ne va pas lui causer des désagréments au sein de son équipe ?

Par phibes, le 9 janvier 2022

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Notre avis sur MACADAM SHOOTERS #1 – Chef de clan

Après son album humoristique Les chicons, Mike Zonneberg revient dans l’univers de la bande dessinée avec une nouvelle saga pour le moins rebelle destinée principalement à une frange de lecteurs, les ados. Se projetant dans une situation extrême, celle de la fermeture de la seule entreprise d’un lieu de vie à la sauce américaine et l’exode massif qui s’ensuit, il nous immerge dans un contexte conflictuel, initié par la constitution de plusieurs clans qui cherchent à coup de lance-pierres à s’approprier des zones urbaines.

Ce premier album est surtout l’occasion de dresser le décorum de cette équipée urbaine, une équipée typiquement portée par des jeunes qui ont comme objectif essentiel de s’affronter violemment. On découvre donc ces petites communautés qui, pour l’instant, se sont accordées une trêve, sous le regard inquiet de quelques adultes restés au village comme le maire et des personnes âgées.

Cet épisode nous permet de faire la tournée générale des différents clans (les sans territoire, les King Stones, les Stone Hearts et les Caddie Riders) qui ont l’étrange particularité d’évoluer en quatuor. Il se focalise tout particulièrement sur celui de Hit Boy et de ses trois équipiers que l’on va voir évoluer sur plusieurs affrontements et dont la cohésion va être ébranlée par les escapades amoureuses du chef. Enfin, en sus de la résolution du Maire en quête de préservation de sa population (celle qui est restée) et de sérénité sociale, il semble mettre en balance une intrigue via les deux premières pages et les deux dernières que le prochain tome saura certainement faire évoluer, le tout dans des dispositions de trêve fragilisée.

Graphiquement, Roger Vidal fait preuve d’une belle maturité via un trait qu’il a su faire évoluer depuis Yeux gris et Fukushima – chronique d’un accident sans fin, qui a l’avantage de se nourrir d’un très bon réalisme. Usant de plans efficaces, peaufinant ses décors à l’abandon et la représentation de ses personnages, l’artiste assure une restitution de l’univers des Macadam Shooters bien convaincante pour le lectorat visé.

Une bonne entrée en matière conflictuelle que les ados devraient apprécier.

Par Phibes, le 9 janvier 2022

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