Ma vie en l'air

Elsa n’aime pas beaucoup la vie qu’elle a, elle rêve de s’évader un jour, comme ça. Puis soudain, alors qu’elle tombe d’un muret elle se rend compte qu’elle peut voler, s’échapper loin de tout ça…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Ma vie en l’air

Ma vie en l’air est un récit noir et douloureux mettant en avant le difficile sujet de l’enfance maltraitée. Un enfant battu, un enfant abusé sexuellement, c’est un enfant perdu, une vie gâchée. 
Les victimes les plus faibles meurent sous les coups ou dépérissent et agonisent jusqu’à mourir de cette mort lente et annoncée mais souvent dans le silence et l’ignorance de l’entourage.
Les plus forts, parfois, s’inventent une autre vie dans laquelle se réfugier, un abri basculant parfois dans la folie.

L’indifférence ou le silence autour d’une telle difficulté de vivre, étant un fléau pour ne pas dire un crime est dénoncée par les auteurs au travers de cette histoire.
C’est donc pour ça que le personnage d’Elias existe, exemple vivant de ce que l’homme peut aussi faire de bien, du moment qu’il voit et réagit.
Un regard, une main tendue, une écoute peut aider, peut donner la force de se raccrocher.

Malheureusement, ces non dits sont un peu enfouis dans le récit, la narration est pudique et le drame est difficilement décelable avec une lecture rapide et non concernée. 

Dommage alors, de n’avoir pas frappé plus fort, dommage de n’avoir pas hurlé le désarroi de ces enfants même si, montrer leur silence et leur résignation en guise de solution de survie (comportement en internement) est aussi accuser l’adulte de ses méfaits et de son incapacité, parfois, à voir ce qui est en face de lui.

Ce sujet méritait plus de limpidité mais Anne Sibran a choisi de raconter avec retenue et pudeur en mêlant rêves, cauchemars et réalité et en laissant le lecteur comprendre à son rythme.  C’est  là que le dessin intervient avec insistance sur certains traits, figeant la fragilité ou au contraire l’agressivité de deux grosses mains et de grandes dents…. beaucoup trop grosses et beaucoup trop grandes.. Ou encore, en montrant cette terrible image de ces enfants juifs persécutés, mourants et appelant de l’aide auxquels Arianne s’identifie parfois et dont elle est la seule à les voir.

Ma vie en l’air est surtout une parabole pour une vie qui s’échappe soit par la mort, soit par le rêve, soit dans la folie.

Conclusion les auteurs n’ont pas osé aller assez loin mais c’est déjà une belle et courageuse initiative et si cet album donne envie d’ouvrir ses yeux un peu plus grands, alors c’est déjà ça. Profitez en pour lire « Bleu » de Arnaud Guillois en écoutant « Prendre un enfant par la main » de Yves Duteil.

Par MARIE, le 23 octobre 2005

Anne Sibran a vraiment une très belle écriture, je me laisse prendre par la main si souvent en la lisant que je suis à chaque fois davantage séduit. Mais elle se fatigue aussi parfois !
Pour cet album il y a tellement de distance avec le personnage principal, cette fillette que le lecteur n’arrive pas vraiment à s’impliquer comme il devrait. de plus es dessins et les planches de Tronchet manquent sérieusement de cette expression qui rendrait le tout beaucoup plus accessible.
Alors de cette fable poétique il neme reste finalement pas grand chose, si ce n’est une impression de légèreté, de souffle dans les cheveux accompagné d’une  étrange sensation de folie douce !

Par FredGri, le 9 septembre 2005

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