Ma Guerre : de la Rochelle à Dachau

La Roche-Sur-Yon, en Vendée. Place du Monument aux Morts, le 8 mai 2015. Ce jour là, Tiburce, sa femme et quelques membres de sa famille assistent à une cérémonie d’anciens combattants qui ont connu la seconde guerre mondiale. Guy-Pierre Gautier, 91 ans, fait partie de ce groupe. Il reçoit la Légion d’Honneur. Sous la pluie, il se souvient de ses actes de résistant, de son arrestation en octobre 1943, de son emprisonnement, de la torture subie et pour finir, de sa déportation à Dachau…

Par berthold, le 28 février 2017

Publicité

Notre avis sur Ma Guerre : de la Rochelle à Dachau

Tiburce Oger est l’auteur de Buffalo Runner (Rue de Sèvres), de Gorn, de La Piste des Ombres (Vents d’Ouest), le dessinateur de la série Les Chevaliers d’Emeraude. Guy-Pierre Gautier est son grand-père maternel.

Ma Guerre : de la Rochelle à Dachau est l’histoire de Guy-Pierre Gautier, jeune résistant français qui finira la guerre à Dachau. C’est son parcours, son histoire, ses douleurs, que nous raconte Tiburce Oger.

Cet album ne laisse pas indifferent. Il est très touchant, il peut parfois choquer, émouvoir, nous faire pleurer, mais aussi sourire… En effet, Tiburce Oger nous montre que même pendant les périodes les plus difficiles à Dachau, l’humanité entre ses prisonniers, qui en étaient privés, revient à un moment ou un autre pour leur redonner espoir et envie de vivre. Il y a d’ailleurs ce moment où nous voyons des déportés slovènes entrer dans le baraquement des français pour juste chanter des chants de Noël. Sans en faire trop, l’auteur trouve le ton juste pour cette anecdote.

Oger trouve les bons termes, la bonne façon de nous raconter l’histoire de son grand-père sans tomber dans le pathos, sans trop en rajouter. C’est un beau document, une histoire vraie qui mérite de ne pas être oubliée. Elle parle aux générations d’aujourd’hui pour que ce triste pan de l’histoire ne soit pas effacé de la mémoire collective. Au contraire, cet album devrait être mis aussi en avant dans les bibliothèques, dans les écoles, surtout à cette époque où certaines erreurs du passé semblent remonter à la surface…

Tiburce Oger s’applique à bien montrer le parcours de son grand-père, qui entrant tout jeune dans la résitance, commence par des petits actes, jusqu’au jour où il se fait attraper en octobre 1943. Nous découvrons comment il est torturé pour dénoncer ses camarades, mais aussi comment il s’organise en prison, jusqu’au jour où il y a cette mutinerie à la nouvelle centrale d’Eysses, près de Villeneuve-sur-Lot, où tous les détenus de la Résistance sont regroupés. Et le 21 juin 1944, c’est l’arrivée à Dachau… L’horreur commence. Gautier survit presque une année entière, jusqu’à l’arrivée des américains…

Ma Guerre : de la Rochelle à Dachau est un beau récit qui revient sur l’un des épisodes les plus sombres de la Seconde Guerre Mondiale. Une oeuvre à ranger à côté du Maus de Art Spiegelman, par exemple…

Tiburce Oger fait preuve d’une énorme maestria aux dessins et aux couleurs. Son style rend honneur à l’histoire de son grand-père. Je trouve qu’il n’a jamais été aussi bon que sur Ma Guerre. Et pourtant, avec Buffalo Runner, il avait placé la barre bien haut. Mais là, je reste ébahi par la beauté, par la force qui se dégage de ces planches. Il montre les émotions de ses personnages, des passages forts qui peuvent choquer, qui ne laissent pas indifferent, qui nous font prendre conscience de la rudesse qu’ont connu ces gens durant la guerre et dans les  camps de la mort.
Il nous fait ressentir l’hiver rude à Dachau.
Un chef d’oeuvre de mémoire collective. Un album à lire, à relire, à faire partager, à faire connaitre pour ne pas oublier.
Tiburce Oger a eu une très belle idée que de nous raconter l’histoire de son grand-père.

Une lecture que je vous recommande fortement. A posséder dans toute bonne bibliothèque.

 

Par BERTHOLD, le 28 février 2017

Nos interviews, actus, previews et concours

À propos

Actualités, interviews, previews, galeries et concours.

Publicité