L'intégrale

Ce volume de 200 pages rassemble donc l’intégralité en noir et blanc des aventures de M. Pabo écrites par Fred Andrieu et dessinées par Pierre Druilhe, de 1993 à 2003 (Ferraille 1 à 20, entre autre).
Le "héros" est accompagné de ses neveux Bigou et Ricou, du professeur Pompidou, de Michelle la femme éléphante, Sofia le robot et du docteur Lapineau, l’homme carotte inventeur du voyage dans le temps…
Sans cesse en quête d’aventure cette joyeuse troupe s’en va donc combattre le mal tout en s’octroyant tout de même des moments de tranquillité pour boire un coup, se battre ou regarder les séries à la télé… Mais le sort de l’humanité est entre leur main…

Par fredgri, le 7 novembre 2012

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur L’intégrale

Au début des années 90 "M. Pabo" anime les pages de Ferraille et sert de laboratoire pour la vague d’auteur qui va suivre, que ce soit Winschluss ou Moulinex. L’esprit est là, décalé, bourré de références, avec un sens de l’humour débridé, sans limite, qui va tout de suite fonctionner à merveille !
Ce gros recueil, donc, reprend toutes les histoires, compilées à l’origine sous la forme de 5 albums, réalisées par le duo de choc Fred Andrieu et Pierre Druilhe.

M. Pabo est un étrange personnage rendu complètement con et brutal à la suite d’un accident de travail qui l’a vu tomber dans un bac de plutonium en fusion (cherchez pas, c’est comme ça tout du long !)… Après une explosion de violence il est envoyé en taule et l’histoire commence à sa libération et à son retour à la maison, auprès de ses deux neveux. Ils vont très vite être rejoints, d’une part par le Professeur Pompidou, un savant complètement allumé, adepte de la bouteille, de belles nanas (même si c’est des robots sexys) et de théories scientifiques ultra foireuses ("Sur la banquise, quand on est au sol, ko, près du pôle (d’un aimant) le poids du corps est multiplié par 3000"…), et, d’autre part, vont ensuite s’adjoindre tout un tas de seconds rôles avec en tête Michelle, la femme éléphant qui quand elle est loin de M. Pabo ne rêve que d’une chose le tuer, alors que lorsqu’ils se regardent ils tombent tout de suite amoureux l’un de l’autre et vont copuler dans la foulée…
Bon, vous l’aurez compris, ça part dans tout les sens, ça ne s’arrête pas une seconde et les idées les plus tordues sont les bienvenues !

Mais ce qui m’a tout de suite complètement séduit c’est l’aspect référentiel très marqué. Des tas de clins d’oeil à la culture populaire, aux BD, aux comics, aux dessins animés, ne serait-ce qu’au travers des personnages principaux qui demeurent une version déformée de la famille Disneyenne par excellence. Pabo étant un Donald colérique et stupide sur les bords tout en gardant son côté passionné, partant pour l’aventure, les deux neveux aux noms ridicules, en tenue de scout avec leur manuel etc. Fred Andrieu joue donc avec ses jouets en les tordants au travers de récits complètement barrés ou ils doivent, par exemple, déjouer les plans de Mitterrant déguisé en super vilain, devenir les champions de la belote face à Kosporof, affronter un robot géant qui ressemble étrangement à Goldorak, revenir dans le temps ou même devenir roi d’une île dirigée par une femme éléphant vindicative !!!

Ainsi, dès les premières pages on se laisse entraîner dans cette succession de courtes histoires qui se suivent plus ou moins. C’est hilarant, complètement décomplexé et surtout c’est bourré de très bonnes idées réellement folles, à tel point qu’on se demande souvent quelle est la limite des auteurs !

Mais tout ne tient pas que sur le scénario, le graphisme est vraiment excellent aussi. Druilhe glisse des clins d’œil dans les coins, ajoute une ambiance plus trashy, punk à l’ensemble tout en gardant un sens de l’expression très marqué. En plus, je trouve qu’il a une narration très fluide qui s’affine rapidement. Du très bon boulot !

Vous l’aurez compris, au milieu de la production actuelle cette Intégrale donne l’impression d’un grand bol d’air frais avec lequel on se délecte d’un bout à l’autre. Vous aurez peut-être, comme moi, du mal à lâcher l’album car, je vous préviens, c’est vite addictif !

Vous ne pourrez pas dire que vous ne le saviez pas…

Alors jetez vous sans plus attendre sur ce pavé qui se doit de figurer chez tous les vrais collectionneurs de BD, non mais !

Par FredGri, le 7 novembre 2012

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