Les lumières de l'aérotrain

 
Hervé, Mathilde et Romuald sont un peu les copains dont personnes ne veut, et c’est sans doute pour ça qu’ensemble ils ont formé leur petite bande. Hervé est un éternel redoublant fumeur de hasch, Mathilde est une modeste et grassouillette caissière de supérette et Romuald un "premier de la classe" à lunettes obnubilé par les trains. Ils n’ont certes pas inventé la poudre, mais ils ont le coeur sur la main et lorsque leur chemin croise un jour celui de la jolie Lucie, une nouvelle dans le secteur dont le père est justement conducteur de trains, ils vont l’accueillir à bras ouverts jusque dans leur planque… ce qui ne manquera pas de mettre un peu la pagaille dans leurs rangs !

Lucie est assez insondable, assez mystérieuse, et certains de ses comportements sont louches. Joue-t-elle sur deux tableaux ou a-t-elle des problèmes dont elle ne souhaite pas parler à ses nouveaux amis ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle a besoin d’argent, et elle finira par raconter un jour que deux gars la font chanter : ils possèdent d’elle une "sex tape" et ils lui ont demandé, sous peine de diffuser la vidéo, une somme qu’elle n’a bien évidemment pas. Sans chercher plus loin, c’est spontanément que Hervé, Mathilde et Romuald vont se creuser la tête pour venir en aide à leur amie…
 

Par sylvestre, le 9 juillet 2018

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Les lumières de l’aérotrain

 
Cette fiction, Les lumières de l’aérotrain, nous raconte un fait divers, une banale histoire se situant entre amitié, confiance, arnaque et flics qui débarquent. Ce récit se suffirait sans problème à lui-même puisqu’il est un récit complet, présentant différents personnages et les lançant dans une aventure qu’on suit du début à la fin dans cet album. Mais les auteurs ne se sont pas cantonnés à la stricte narration de ce fait divers : ils en ont profité pour mettre en lumière un ambitieux projet régional d’infrastructure qui finalement a été abandonné : la ligne du monorail dont quelques dizaines de kilomètres de béton vieillissant balafrent encore de nos jours la campagne au nord d’Orléans.

Ce monorail, cet aérotrain, permet dans le scénario de cette bande dessinée d’étoffer le personnage de Romuald. Sa structure en béton offre aux héros le lieu où ils aiment se retrouver. Il donne des idées lorsqu’il s’agit de rassembler des sous pour aider Lucie. Il est utilisé aussi pour calmer cette dernière lorsqu’elle a un accès de rage… En d’autres termes, son "utilisation" est variée, plurielle, et, de curiosité anecdotique, l’engin gagne ses galons d’élément ayant son importance, aussi relative reste-t-elle.

Aurélien Ducoudray réussit cette intégration (même superficielle) du "culturel" dans la fiction. Et Johann Corgié rend dynamique et prenante cette histoire de jeunes adultes un peu désoeuvrés. L’aérotrain est un projet remisé, mais Les lumières de l’aérotrain est une bande dessinée terminée et qui n’attend plus que d’être lue par vous !
 

Par Sylvestre, le 9 juillet 2018

Publicité