LUFTGAFFE 44
Les aigles en délire

Considéré comme le 2ème plus grand as de la Luftwaffe, le baron Von Münchhausen n’en est pas moins difficile à gérer. Surnommé le Baron Epileptik, dans tout combat aérien qu’il engage, il dégomme tous les avions qui passe devant ses mitrailleuses, ennemis et amis. Basé sur le front de l’Est, il suscite malheureusement le désenchantement de ses pairs qui cherchent par tous les moyens à s’en débarrasser. Leur espoir va bientôt être récompensé grâce à une décision d’Hitler qui le mute d’office sur la tranquille base 44, située sur le Ballon d’Alsace. Il ne fait aucun doute que l’arrivée du baron, suivi rapidement par une kyrielle de personnages pour le moins atypiques, va bousculer les habitudes pépères des résidents des lieux qui assurément n’en demandaient pas tant.

Par phibes, le 17 septembre 2013

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Notre avis sur LUFTGAFFE 44 #1 – Les aigles en délire

Nouvelle série à être propulsée dans le paysage du 9ème art par la maison Zéphyr Editions, Luftgaffe 44 vient, de par son genre, annoncer une incartade volontaire de la part de Frédéric Zumbielh. En effet, ce dernier qui est à l’origine d’aventures aux accents pour le moins réalistes et un peu plus adultes, se teste dans un nouveau registre qui est l’humour. Par ce biais, il vient rejoindre dans le catalogue de l’éditeur les deux autres sagas humoristiques aériennes que sont Les Z’ailés et Les Héros Navals.

Comme il se doit, ce premier épisode est la présentation de l’univers délirant concocté par le scénariste et qui, de par le titre intentionnellement déformé, nous introduit dans les rangs désordonnés de la fameuse armée de l’air allemande, à la fin de la seconde guerre. Pour la représenter certainement peu dignement, le baron Von Münchhausen fait son apparition en tant que leader de cette farce aérienne qui, évidemment, engendrera d’autres interventions personnifiées récurrentes toutes aussi cocasses. Teuton, le Kolonel Grölh, Karl son adjoint, le professeur Alzheimer, Blomfeld son adjoint, le maestro Zali, tous ces personnages et bien d’autres n’ont d’autres ambitions que de rester dans le sillage illuminé du Baron, à la limite d’une folie généreusement débridée.

Aussi, créant une base d’irréductibles à l’image du fameux village d’Armorique cher à Uderzo, Frédéric Zumbielh a fixé le théâtre des opérations sur le secteur géographique du Ballon d’Alsace à partir duquel moult aventures vont se dessiner.

Force est de constater que le charme opère assez bien par le fait que la dérision se veut continue et qu’elle est à l’origine de situations pour le moins comiques. Soutenu par un baron "z’ailé" et des compagnons d’aventures complètement à l’ouest et à contre emploi, le récit file nerveusement à tire d’ailes dans une suite de gags bien gérés, éveillant à de nombreuses reprises quelques bons rictus.

Côté dessins, c’est Philippe Abbet qui est aux commandes. Pour un premier album, on peut lui reconnaître une certaine maturité dans la façon de travailler la bonhomie caricaturale de ses personnages et la représentation burlesque de ses avions. Il ne fait aucun doute que l’humour escompté est bien dispensé par un trait déployé avec un dynamisme bénéfique.

Un début d’aventure aux accents aéronautiques délirants qui se veut bien divertissante et qui ouvre des perspectives z’engageantes.

Par Phibes, le 17 septembre 2013

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