LUFTGAFFE 44
La bombe à Tomik

Durant l’automne 44, sur la base militaire teutonne isolée sur le Ballon d’Alsace, les expériences aéronautiques plus ou moins ratées du professeur Alzheimer vont bon train. C’est lors d’une séance d’essai bruyante, que la petite garnison reçoit la visite surprise d’Hitler qui est venu soumettre son dernier caprice. En effet, afin d’asseoir sa suprématie sur le monde entier, il exige d’Alzheimer qu’il lui construise, en 15 jours, une bombe "atomik" capable d’anéantir New York. Cette requête non négociable pose un problème évident, celui de trouver l’eau lourde qui permet d’alimenter la bombe. Le Baron Von Münchhausen et son fidèle padaouane Teuton sont chargés d’en récupérer en Norvège. Du côté des forces françaises, le projet du Führer est arrivé aux oreilles du Général de Gaulle qui dépêche illico l’un de ses espions, l’agent super secret n° 227 pour découvrir ce qui se trame chez leurs adversaires.

Par phibes, le 1 octobre 2013

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Notre avis sur LUFTGAFFE 44 #2 – La bombe à Tomik

Après un premier épisode qui campait sans contestation possible l’orientation délirante de la nouvelle saga créée par Frédérik Zumbiehl, en association avec Philippe Abbet, voici venir la suite qui nous introduit dans les mêmes dispositions scénaristiques et qui remet aux commandes la fameuse base allemande stationnée sur le Ballon d’Alsace et ses personnages hors norme.

Cet opus s’éloigne un tantinet des facéties volantes de Von Münchhausen que l’on a pu apprécier précédemment. Ici, c’est toute une histoire qui vient s’articuler autour d’une décision sans appel prise par le dictateur allemand, à savoir de bombarder New York, et surtout de ses conséquences sur le quotidien pépère des militaires de la base du Gagjeswader.

Force est de constater que Frédérik Zumbiehl qui est pourtant lié à un registre plus sérieux, possède un humour totalement débridé et sait nous le faire apprécier via des situations gaguesques de son cru qui valent leur pesant d’eau lourde. Restant toutefois dans l’univers aéronautique qu’il affectionne tout particulièrement (il ne faut pas oublier qu’il a une formation de pilote) et conservant cette volonté caricaturale de la première heure, cet auteur se joue de ses personnages récurrents en les envoyant dans une aventure guerrière et d’espionnage (entre le Ballon d’Alsace, la Norvège et New York)  désopilante, saupoudrée de gros clins d’œil certains furtifs, d’autres plus appuyés, à des films (les héros de Telemark avec Kirk Douglas), à des personnages du 9ème art (Gaston de Franquin), du 7ème art (James Bond, King Kong), du 5ème art (Marleen Dietrcih), des personnages sinistrement célèbres (Al Capone) et enfin d’anciennes expériences militaires (le projet Raimbow). Cette pluralité est de fait bénéfique et donne, à cet égard, un intérêt certain à ces péripéties.

La mise en image de Philippe Abbet reste d’une grande maîtrise dans l’art de la gesticulation et de la pochade. Ce dernier reste cohérent par rapport au premier épisode et donne même l’impression d’améliorer son coup de crayon. Le travail sur les personnages est on ne peut plus habile, doté d’une certaine finesse. Ces derniers, de par leurs attitudes déjantées, leurs mimiques très caractérisées, se veulent des plus risibles.

Un deuxième tome qui part dans tous les sens et qui, grâce à son humour soutenu, reste un très bon divertissement.

Par Phibes, le 1 octobre 2013

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