Lueur de nuit

Pris dans une monstrueuse tempête, alors que leur bateau menace de sombrer sous les coups de boutoir d’immenses vagues déferlantes, un couple et leur fils Joshua ouvrent un mystérieux coffret dont ils tirent chacun une bougie dont la lueur les protégera, … aussi longtemps qu’elles resteront allumées.

Par olivier, le 6 septembre 2013

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Notre avis sur Lueur de nuit

A quelques temps de là, trois enfants, Martin, Gabriel et Emile, dont le quotidien est fait de débrouillardise, de petits larcins et de pieds de nez aux institutions échappent de peu à la maréchaussée qui les poursuit pour avoir subtilisé la bourse d’une bourgeoise.
Ils trouvent refuge dans une abbaye en ruine, un endroit lugubre et froid, où étrangement, les murs sont envahis d’algues et de coquillages.
Fatigués, ils dévorent une miche de pain achetée avec le fruit de leur larcin et s’allongent à même le sol, partagés entre une sourde angoisse de dormir dans ce lieu et le fait de ne pas être à la cloche.
Durand la nuit, chacun d’eux va se retrouver victime d’étranges phénomènes. Sont-ce des hallucinations, la projection de leurs peurs et angoisses ou la présence du petit Joshua qui a trouvé refuge lui aussi dans l’abbaye et qui pour se protéger, ouvre par la magie de sa chandelle la porte à un monde terrifiant.

Après la cité de l’Arche, Olivier Boiscommun nous entraine au cœur d’un conte fantastique, un récit envoutant, au scenario terriblement efficace qui vous plonge au beau milieu d’une tempête homérique aux échos fracassants pour vous lâcher ensuite dans le chœur d’une abbaye dont la réputation maudite ne semble pas usurpée.
Par la magie appelée par la flamme de la bougie, le jeune Joshua, traumatisé par la perte de ses parents, appelle d’étranges sortilèges, des créatures et des esprits effroyables qui repoussent toute intrusion dans son univers. Seul, terrifié, il rejette avec haine et violence toute tentative de contact avec Martin, Gabriel ou Emile, déchainant à leur encontre une cohorte de visions effroyables.
Le récit est poignant, d’une subtile richesse émotionnelle portée par les dialogues et le dessin. La palette de sentiments qui s’expriment par les yeux de ces enfants emporterait à elle seule l’empathie du lecteur. L’art du dessinateur semble s’être condensé dans ces regards et toute leur âme, leur désirs, leurs peurs et envies nous saisissent et nous émeuvent.

Lueur de nuit est un conte qui vit, qui respire, on sent une réelle palpitation au fil des planches et on imaginerait tout à fait son passage en film d’animation.
La magie qui habite chaque case, le mystère et la poésie qui perlent derrière chaque phrase, le dessin dont chaque trait est mouvement font de ce nouvel album d’Olivier Boiscommun, tout en couleurs directes, un des must de la rentrée.

Par Olivier, le 6 septembre 2013

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