LOVELESS
Blackwater falls

(Loveless 13 à 24)
L’ambiance à Blackwater s’est franchement refroidi, le colonel Redd se voit amputé de sa jambe gauche et remplacé dans la foulée par le capitaine Lord, un soldatextrémiste qui va vouloir remettre de l’ordre dans la ville, même si cela va signifier tuer des innocents et instaurer le couvre feu. Pendant ce temps là Ruth continue d’échaffauder son plan pour se venger de tous ceux qui l’ont humiliée et rejetée jadis. Maintenant que Wes est mort, son fantôme hante sa femme, formant ainsi un bien étrange duo…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LOVELESS #3 – Blackwater falls

Cet énorme tpb de près de 290 pages conclue donc cette remarquable série trop injustement boudée par le grand public, forçant ainsi l’éditeur a arréter sa publication, bien que le scénariste n’ai pas complètement fini son intrigue ! 
Ce qui donne une sorte d’arrière gout de reviens-y. 
Azzarello va d’ailleurs décider de ne pas conclure on histoire et de raconter trois histoires se passant dans le future de la série avec certains protagonistes vieillissants. Je trouve ce choix assez judicieux en fin de compte, même si je reste un lecteur frustré de ne pas avoir la fin de l’histoire. Judicieux car cela ouvre ainsi la porte à une eventuelle suite, histoire de savoir si Ruth réussira à réellement se venger, à retrouver Boyd.
Toujours est-il que Azzarello réalise ici l’une de ses meilleures séries, avec une écriture très brutale, mais ouvrant aussi sur des moments d’une étonnante finesse. Alors, en effet, lire Loveless c’est quand même entrer dans un univers très violent, on tue, on massacre, on trahit, on ment, sans concession, les personnages continuent de bousculer le genre, loin des shémas manichéens habituels. On n’est plus dans un western de papa à la John Wayne mais plus dans du Peckinpah en moins gentil. Le genre évolue donc vers quelque chose de fondamentalement plus réaliste, qui ne laisse pas indemne. La langue de Azzarello est sèche, argotique, pleine d’accent du sud, elle sent la terre, le sang, elle écorche les oreilles, elle est le reflet de ce sud décadent, rongé par la défaite, occupé par ces nordistes qui profitent de la situation, rongé aussi par cette dualité entre les blancs et les noirs, les gens sont culturellement racistes, extrèmes dans leur rapport à l’autre et le scénariste réussit merveilleusement à rendre cette ambiance. De plus les dessins de Zezelj sont magnifiques de matières, d’ombres, ceux de Dell’Edera sont moins intéressants, mais je trouve qu’il arrive très bien à se réapproprier la série aussi, de son côté.
En tout cas cette lecture fut un réel plaisir, une très bonne découverte, on peut toujours rêver à une éventuelle traduction, ça ne mange pas de pain. En tout cas Loveless c’est du western comme on aimerait en voir plus souvent.
Trèèèèèèèèèèèèèèèèès conseillé, bien sur !

Par FredGri, le 19 juin 2009

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