LOVE AND ROCKETS
Locas, volume 2

Les années passent, Maggie a grossi, les copines se sont installées, Hopey continue ses tournées, le couple qu’elle forme avec Maggie est passionnel, il ne laisse personne indifférent, les jeunes femmes sont inséparables, elles se cherchent des yeux, s’éloignent, demandent des nouvelles auprès des autres puis soudain se perdent de vue pour vivre leur vie, loin l’une de l’autre. Les copines s’inquiètent, on voit un temps la photo d’Hopey sur les boites de lait tandis que la silhouette de Maggie se balade vers les terrain de catch féminin…

Par fredgri, le 19 juillet 2014

Notre avis sur LOVE AND ROCKETS #3 – Locas, volume 2

Deuxième volume de l’imposante rétrospective qui rassemble tout les épisodes dessinés par Jaime Hernandez, publiés dans Love and Rockets, le cultissime comics des années 80 !
Car c’est bien de ça qu’il s’agit, d’un culte, d’une indispensable série qui reste encore un des gros must de la bande dessinée moderne. Avec cet album de 320 pages se termine donc la première époque des "aventures" de Maggie et Hopey, ces deux jeunes femmes qu’on suit depuis leur adolescence, qu’on a vu grandir, évoluer, assumer pleinement leur amour l’une pour l’autre. EN les regardant on comprend bien la filliation avec des séries qui sont apparues ensuite, telles que Strangers in Paradise, mais en plus couillu, en plus riche !

Jaime Hernandez brosse ainsi le portrait d’un groupe d’amis rebelles, punks et anarchistes qui se range progressivement, mais en n’oubliant absolument pas ses racines et cette envie de rester insoumis. Il a eu la chance de pouvoir faire ce qu’il voulait, sans contrainte éditoriale, sans avoir à se soumettre à un rythme plus soutenu. Ses personnages sont donc passionnant à suivre, il se dégage de chacun d’eux une personnalité incroyable, qu’il s’agisse bien sur d’Hopey et Maggie, mais aussi Penny, la sculpturale Danita, Doyle, Ray, la tante catcheuse, les collègues stripteaseuses… On les suit, ils deviennent nos amis, on comprend les sous-entendus qui se glissent, les allusions, puis à l’occasion d’un flash-back on retrouve la troupe à ses débuts, les premières rencontres, les souvenirs…

Néanmoins, Jaime est quelque peu plus linéaire que dans le premier opus, il s’attarde davantage sur le rapport de Maggie avec sa tante catcheuse, par exemple, sur cette étrange fascination qu’elle exerce autour d’elle, bien involontairement d’ailleurs, on découvre bien plus Danita, ses propres doutes, sa relation avec Ray… Mine de rien, on se laisse entraîner par le bout du nez dans ces quotidiens qui n’ont pas forcément grand chose d’exceptionnel, si ce n’est cette vie qui transparait de chaque case, ces rencontres et un vrai plaisir de lecture, évident, simple et magnifique !

D’autant que le dessin est sublime, d’une incroyable netteté, un noir et blanc qui transcende les situations, les personnages… Il suffit de regarder se dandiner Maggie pour comprendre le charme qui s’opère, son visage sourire, de même que la silhouette de Penny détourne tout les regards, que Danita provoque des sueurs froides quand elle danse sur scène…

Ainsi, Locas c’est à la fois un comics presque hypnotique, qu’il décrit une époque enthousiasmante, mais c’est la découverte d’un formidable auteur !

Indispensable, on vous aura prévenu !

Par FredGri, le 19 juillet 2014

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