LORSQUE NOUS VIVIONS ENSEMBLE
Tome 2

A une époque où vivre comme eux, en couple non marital, est mal vu, Jirô et Kyoko subissent les pressions des bien-pensants et des moralisateurs. Sans doute sont-ils aussi trop jeunes, dans leur Japon des années 70, pour assumer pleinement leur relation, basée pourtant sur un amour très fort et réciproque.

Aussi, quand Kyoko se rendra compte qu’elle porte en elle un enfant, elle décidera sans en parler à Jirô de se débarrasser de l’enfant, afin qu’il ne puisse pas être l’élément qui viendrait bousculer leur vie de couple.

Mais loin de préserver leur quotidien, cette initiative de Kyoko aura d’énormes conséquences sur les deux jeunes amoureux…
 

Par sylvestre, le 5 novembre 2009

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Notre avis sur LORSQUE NOUS VIVIONS ENSEMBLE #2 – Tome 2

La tristesse et la mélancolie transpiraient des pages du premier volume. Pourtant, Jirô et Kyoko formaient sous nos yeux un couple libre et satisfait. Leur situation et le regard des autres fragilisaient néanmoins leur équilibre et leur assurance, aussi, lorsque Kyoko a compris qu’elle était enceinte, une spirale infernale s’est mise à planer sur sa vie et sur celle de Jirô, les déstabilisant complètement tous les deux.

Tristesse, remords, gestion des non-dits, isolement, folie… Autant de sentiments que l’auteur Kazuo Kamimura réussit à faire passer dans sa bande dessinée à l’aide de bipolarités savamment orchestrées. Dans les textes qui annoncent le drame, par exemple, avec cette corrélation qui est faite entre les mots "amour" et "punition". Dans les scènes dont on est témoin, aussi, avec par exemple cette jolie déclaration d’amour aussitôt suivie d’une forte nausée beaucoup plus… terre à terre. Et dans le graphisme en général, les arrondis des corps se voyant confrontés à un environnement dont l’auteur fait ressortir la rigide géométrie en la faisant aussi déteindre sur le découpage de ses planches…

Avec tout cela, en guise de refrain entêtant, de lancinantes pensées en voix off se terminent inlassablement par le "lorsque nous vivions ensemble" du titre ; synonyme, on le pressent, de séparation, de drame, bien qu’on ne puisse pas encore présumer de la suite…

Derrière un très beau dessin de couverture (extrait d’un dessin zoomé), Kazuo Kamimura nous rapproche encore plus, dans ce tome 2, de ses personnages. Même si déjà, on était entré loin dans leur intimité. Mais parce qu’il ne nous les montre pas que lorsque tout finit bien. Et parce qu’il persiste à nous les "livrer" même lorsqu’ils ont le moral au plus bas alors que la décence aurait pu faire dresser à d’autres auteurs un voile entre les héros et les lecteurs.

C’est un superbe second volume pour la série Lorsque nous vivions ensemble, très belle œuvre à la fois fascinante et glaçante, à la fois réaliste, critique par rapport à la société japonaise d’alors, et poétique. Il est préfacé, soit dit en passant, par Jirô Taniguchi dont on apprend qu’il a lui-même été (pendant une courte période de 6 mois) assistant de Kazuo Kamimura.
 

Par Sylvestre, le 5 novembre 2009

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