Lorenzaccio

Lorenzo de Médicis, cousin d’Alexandre de Médicis qui règne en tyran sur Florence avec l’appui et le soutien militaire du Saint Empire Germanique est un républicain épris de justice et de liberté. Afin d’abattre le tyran, il lui faut se glisser dans son intimité, devenir Lorenzaccio, compagnon de débauche, pourvoyeur de plaisirs, personnage corrompu et pervers prêt à tous les sacrifices afin de plaire au Duc.

Par olivier, le 17 novembre 2011

Notre avis sur Lorenzaccio

Magie et envoutement de la poésie de Musset, les premiers mots de l’album sont extraits de son poème La nuit de décembre : " Un soir que j’étais écolier, Je restais un soir à veiller, Dans notre salle solitaire, Devant ma table vint s’assoir, Un pauvre enfant vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère."
Six vers qui condensent le romantisme et la dualité dont Musset a investit le personnage de sa pièce, bel androgyne qui sacrifiera sa dignité et sa vie au profit d’un idéal politique.

Cette pièce qui fut très sérieusement remaniée et adaptée quelques années après la mort de Musset pour tenir en trois actes est restée étonnamment moderne et lisible, j’irai même jusqu’à dire actuelle dans son propos.
Adapté et mis en scène par Régis Penet, Musset est sublimé. L’action se déroule, prenante et les caractères se dévoilent. C’est une véritable force qui émane des personnages notamment Lorenzo qui est tellement dans son rôle qu’on en vient à le détester, à se sentir mal à l’aise en sa présence. La répulsion agit et ce personnage qui abandonne tout, qui se forge une image détestable, ignoble et veule aux yeux de tous pour parvenir à ses fins est déchiré, torturé au plus profond de son âme.
Les sentiments qui animent les différents acteurs, l’amour, la haine, la soif de justice électrisent des planches au graphisme fin et racé. L’élégance et la beauté du dessin sont au service d’un récit nerveux, méticuleusement construit où la folie n’est jamais très loin.
Encore une fois, Régis Penet nous surprend avec une histoire très forte et un esthétisme poussé qui envoute et offre à cette œuvre romantique un magnifique écrin.

Par Olivier, le 17 novembre 2011

Publicité