Londonish

Après une vie active quelque peu ratée, Glenn entame la retraite penaudement. Toutefois, pour se sortir d’un ennui visible, il s’est trouvé inopinément un petit boulot qui colle parfaitement avec son insignifiance personnifiée et qui se veut très rémunérateur si sa curiosité ne l’emporte pas. En parallèle, l’amitié qu’il entretient avec Max et Jude, gérants du bar Yellow Submarine dédié aux Beatles, lui permet également d’éviter le désœuvrement. Si Max se veut un tantinet excessif dans son comportement de tous les jours, Jude, quant à elle, est son rayon de soleil, son amour de jeunesse qu’il n’a jamais pu assouvir, par amitié pour Max. Ce qui est certain, c’est que ce dernier ne peut tout de même pas se vanter d’avoir, au bout de quarante ans, rendu bien heureuse sa compagne et ce malgré le fait qu’il est renié sa passion de jeunesse pour les Rolling Stones. Et c’est dans ses moments de spleen que Glenn lui apporte un réconfort musical qui leur permet de se remémorer leur jeunesse passée. Le jour où Max décide de revivre en grand comité la soirée durant laquelle il a rencontré Jude, celui-ci va pour moins bousculer leurs petites vies bien tranquilles.

Par phibes, le 14 février 2022

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Notre avis sur Londonish

Pour la troisième fois après Harmonijka et Ellis Island (2 tomes), Philippe Charlot retrouve son complice Miras pour notre plus grand plaisir et ensemble, viennent nous offrir une histoire qui fleure bon la comédie pas très morale aux accents d’opposition entre deux groupes de légende bien prononcés. En effet, sous le couvert des pérégrinations des trois protagonistes Glenn, Max et Jude, les Beatles sont appelés à se mesurer aux Rolling Stones à grand renfort de sentiments et aussi de meurtres.

C’est donc par la mise à la retraite de Glenn que nous entrons dans le vif du sujet de cette équipée contemporaine. Se disant lui-même insignifiant, ce personnage, sans grande ambition si ce n’est de vivre à l’instant présent et jouir des opportunités quand elles se présentent, nous ouvre à son univers et plus particulièrement à son cercle d’amis, Max et Jude, par lequel les péripéties vont arriver.

Philippe Charlot nous offre un récit des plus attrayants, bénéficiant d’une intrigue assurément légère et empli d’un humour vraiment agréable. A la faveur d’un jeu de dialogues ciselé, n’hésitant à nous faire revivre les années 60, l’auteur joue habilement sur ses personnages et sur leur caractère bien campés. Entre Glenn, l’amoureux transi sans éclat, Max l’exubérant jaloux réfréné, et Jude adepte des Beatles en quête de nouvelles sensations, nous avons là un petit brasier qui n’attend plus qu’un petit coup de vent pour mettre le feu à cette harmonie. Et bien sûr, celui-ci ne va pas tarder à se manifester et initier avec bonheur (le nôtre) tout un pataques pétri d’amoralité.

Cette aventure à l’anglaise est également réussie sur le plan de la mise en images. Miras reste fidèle à son univers graphique enchanteur de sa saga précédente Ellis Island et nous le ressert sous une forme toute aussi chaudement colorée et riche en détails, cette fois-ci baignée de mélopées roch’n roll. On prend un réel plaisir à déambuler dans ses cases, à suivre des personnages ô combien concluants dans leurs expressions et leurs agissements de toute sorte. On se plait à admirer ses nombreux décors londoniens qui donnent un arrière-plan de choix aux pérégrinations de Glenn, Max et Jude.

Un récit à la teneur on ne peut plus rafraichissante qui mêle humour, sentiments et amoralité sur fonds de musicalité rock. Que du bon servi avec talent ! Qui plus est, on en redemande si Glenn, Max et Jude ne sont pas fatigués !

Par Phibes, le 14 février 2022

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