Loin d'être parfait

Ben et Miko sont un couple de Japonais d’origine vivant aux Etats-Unis. Ben, bien que gérant d’un cinéma, n’arrive pas à s’épanouir et Miko met ça ouvertement sur le compte de ce fantasme qu’il nourrit de faire l’amour avec une femme occidentale, blanche de peau, blonde. Les disputes entre eux sont de plus en plus fréquentes.

L’opportunité d’un stage va voir Miko partir pour New York. L’occasion de faire un break… Ben va en profiter pour approcher des filles qui lui plaisent, mais en éternel insatisfait, et en comparaison avec son amie Alice, une Coréenne lesbienne collectionneuse de partenaires, même le passage à l’acte ne viendra pas à bout de ces jalousies et de ces principes qui l’habitent et lui pourrissent la vie.

Lorsqu’Alice à son tour partira pour New York, il acceptera son invitation et en profitera pour aller s’enquérir de ce qu’est devenue Miko qui ne donne plus de nouvelles…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Loin d’être parfait

 
C’est aux éditions Drawn & Quarterly qu’est parue initialement cette bande dessinée, en trois fois, dans les numéros 9 à 11 de la publication Optic Nerve. C’est aux éditions Delcourt que paraît sa version française.

Dans Loin d’être parfait, Adrian Tomine nous présente quelques personnages, peu, et parmi eux Ben Tanaka, un jeune homme qui s’il a réussi sur le plan professionnel a cependant encore beaucoup de chemin à faire sur le plan de l’acceptation de soi et des autres.

Vivant dans un malaise qu’il cultive au cœur duquel il place ses origines asiatiques, Ben Tanaka a le cœur comme un raisin sec : rabougri. Il est aussi insatisfait, jaloux et en quête d’un idéal, en somme, sur lequel il fantasme et qui devient l’arme que brandissent les autres contre lui quand ils veulent lui faire ouvrir les yeux sur ses défauts.

Quelle part de lui-même Adrian Tomine a-t-il mis pour construire son récit dans le personnage de Ben Tanaka, lui qui, d’origine coréenne, reconnaît volontiers avoir puisé dans son expérience personnelle de l’intégration, du racisme et de l’amour ? On ne le saura pas, mais sûrement cette part est-elle assez grande pour que Loin d’être parfait soit emprunte de vrai, de sensibilité, de la force du vécu…

Adrian Tomine, d’origine asiatique et vivant aux Etats-Unis dessine de très belle manière et ceux qui pourraient penser trouver dans cette bande dessinée du comics ou du manga réaliseront que comme Jirô Taniguchi, ce jeune auteur a de quoi faire pâlir les grands noms du franco-belge ! Son trait (les planches sont en noir et blanc) est clair, réaliste, précis, pur. Il sait surtout accompagner les personnages dans leurs vies, dans leurs conversations, dans leurs doutes et leurs colères et ne rien faire perdre de la qualité du traitement des sujets très personnels abordés.

Un talent à surveiller.
 

Par Sylvestre, le 19 décembre 2008

Je viens de finir "Loin d’être parfait" d’Adrian Tomine. Et encore une fois avec cet auteur, j’en ressorts dubitatif.
Bien que loin d’être inintéressante, cette histoire souffre d’un vide abyssal, il n’émane rien des personnages, si ce n’est ce que nous montre Tomine en nous prenant la main et en insistant lourdement… De plus, l’auteur brosse ici des portraits assez décalés qui s’opposent assez régulièrement sur leurs différentes convictions, Ben est ainsi présenté comme un cynique blasé qui refuse de se remettre en question, de simplement prendre du recul. Du coup on a vite envie de lui foutre des claques !!!

Alors oui, Ben est d’origine asiatique, il ne veut pas reconnaitre que ça puisse avoir de l’incidence sur sa vie, sur sa propre vision de ce qui l’entoure, ok Alice est homo complètement décomplexée, oui Autumn est jolie, oui elle est jeune, elle plait à Ben et en effet… elle est blanche et blonde… Tomine martèle tellement ces états de fait, ces "arguments" sont répétés encore et encore, qu’ils embourbent tout ce que l’histoire pourrait raconter d’autres dans un récit assez rébarbatif et redondant.
De plus, encore une fois, Tomine ne propose rien, il se contente de représenter froidement ces croisements de vie, presque cliniquement en laissant une fin en forme de "c’est comme ça, alors point barre", sans émotion, sans vibration…

Bon, il faut certainement tenter de lire autre chose de lui, mais je suis loin d’être convaincu par cette écriture assez fadasse !

Par FredGri, le 31 juillet 2014

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