LLOYD SINGER
Seul au monde

Lloyd se retrouve en tête-à-tête avec Diana sa ravisseuse et auteur des agressions de « La chanson douce ». C’est l’heure des révélations, mais peut-être pas tant pour le personnage auquel on pensait au début…

Par melville, le 4 juin 2011

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Notre avis sur LLOYD SINGER #6 – Seul au monde

Ce qui avait commencé comme un thriller aux ressorts scénaristiques bien ficelés mais somme toute assez classiques est devenue après deux cycles de trois tomes une série riche et complexe miroir du grand talent de Luc Brunschwig. Avec Lloyd Singer, l’auteur utilise les codes du thriller psychologique pour dresser un environnement propice à l’évolution et la maturation de ses personnages ; car au final plus que les intrigues policières ce sont bien eux, les personnages, qui sont au centre du récit de Luc Brunschwig. Et je dis bien « les » personnages, car autour du héros de la série, Lloyd Singer, gravitent les membres de sa famille, ses amis proches, ainsi que les différents protagonistes intervenant dans les différentes intrigues de chaque cycle. C’est en se reposant sur eux que le personnage de Lloyd peut porter la série avec cette puissance fragile qui le caractérise, ils apportent le souffle et la densité qui confère toute sa force à cette histoire.

Ce sixième tome qui clôture le deuxième cycle et s’ouvre sur un troisième est pour le moment l’album le plus abouti de la série. Luc Brunschwig ressert son récit sur la captivité de Lloyd retenu prisonnier par Diana. En instaurant un subtil parallèle et jeu de transfert entre les deux protagonistes il amène Lloyd à se livrer. On découvre encore un peu davantage un homme extrêmement fragile, aussi fragile que Makabi est fort… Le récit touche par la justesse de son propos, aussi bien dans la forme (les dialogues sont très bien écrits, avec une vérité dans le choix des mots) que sur le fond. Lloyd Singer est un thriller psychologique mais où la psychologie est inhérente, intrinsèque aux personnages et à leur vécu et non surajouté dans le but de créer un suspense artificiel. A aucun moment l’auteur ne sombre dans la psychologie de magasines, son propos n’est jamais psychologisant, bien au contraire. De cette sincérité naît une émotion puissance et vraie qui empoigne le lecteur à coup sûr. Superbe ! Et bien que quasiment restreint au personnage de Lloyd Singer, Luc Brunschwig réouvre son récit en tout fin d’album, nous promettant le retour des autres protagonistes au prochain cycle.

Pour ce qui est du dessin, Olivier Neuray opte pour un trait simple, sans prétention aucune. Et si aux premiers tomes on pouvait penser qu’il manquait presque d’un peu d’ambition graphique, à mesure que l’on progresse dans la série on saisie pleinement la pertinence de ce choix. Le dessin d’Olivier Neuray porte en lui la modestie et la réserve du personnage de Lloyd.

Et enfin juste avant de conclure j’aimerais simplement dire que les couvertures des six premiers tomes de cette série sont à mon sens vraiment réussies. Lloyd Singer est donc définitivement de la grande bande dessinée et Luc Brunschwig un grand scénariste. Que ce soit dit.

Une série coup de coeur. Un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 4 juin 2011

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