LLOYD SINGER
Quantico

Compte tenu des résultats très positifs qu’il a obtenu dans la gestion du dossier Zéna, Lloyd Singer, directeur financier au FBI, est appelé à devenir agent de terrain. Alors que ce dernier, hanté par ses démons, entame sa formation quelque peu grevée par les quolibets injustifiés de ses compagnons de promotion, l’agent spécial Simon La Bianca lui propose de s’occuper en même temps du cas de Patsy Lee. En effet, cette dernière a été victime d’un tueur en série qui sévit depuis une quinzaine d’année dans tous les Etats-Unis et qui a la particularité de tuer de belles jeunes femmes après les avoir défigurées et violées, et de signer son acte en abandonnant dans leurs bras une poupée musicale. Aussi, considérant l’opportunité que représente pour l’enquête le témoignage de la rescapée, Lloyd doit faire appel à ses aptitudes humaines et tenter de renouer le dialogue avec cette jeune femme profondément marquée par sa mésaventure.

 

Par phibes, le 15 février 2011

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Notre avis sur LLOYD SINGER #4 – Quantico

Après un premier cycle entreprenant et émotionnellement fort, l’atypique Lloyd Singer, par l’intermédiaire de ses créateurs, repart pour de nouvelles péripéties qui devraient s’étaler également sur trois tomes.

Quantico, du nom de la ville où se trouve réellement le centre de formation du FBI, donne déjà le ton de la nouvelle affaire, psychologiquement grave. Lloyd a quitté ses registres de comptabilité pour l’action de terrain, ce qui, en soi, est une révolution pour ce personnage qui devient évolutif et dont Luc Brunschwig a su, en premier lieu, nous faire apprécier sa double personnalité. Mais, semble-t-il non rassasié par cette image, il poursuit son introspection caractérielle de ce protagoniste tout en repartant dans une nouvelle affaire et en lui infligeant quelques secousses internes supplémentaires. Ainsi, la cohabitation entre Makabi et Lloyd semble devenir plus difficile, tout comme la finalité de ses actes sème le doute en lui. De plus, il se doit de gérer une crise familiale naissante via son frère convalescent et comble de malheur, subir une moquerie incessante de ses pairs. De fait, l’ambiance de ce tome n’affiche pas un climat des plus heureux et c’est tant mieux.

Là-dessus, se greffe la mission qui a été attribuée au futur agent spécial, celle de mettre en confiance une jeune femme qui a subi un choc émotionnel intense à la suite de l’agression d’un tueur en série. Reprenant un tant soit peu le même concept de départ que pour les Poupées russes, Luc Brunschwig entame une sorte de compte à rebours aléatoire en nous entraînant dans une enquête de longue haleine. La mise à plat du délicat dossier et ainsi donc de l’intrigue est ici réalisée via l’agent Ron de Vries. La parole ou plutôt l’action est ainsi donnée à Lloyd qui va pourvoir se distinguer dans des circonvolutions toujours ahurissantes compensant inévitablement avec ses déboires personnels.

Le coup de crayon efficace d’Olivier Neuray s’affirme sans contexte. Ce dernier démontre qu’il connaît plus que bien l’univers de Lloyd Singer qu’il restitue avec force dans une quête d’expressions on ne peut plus averties. Sans toutefois utiliser des effets picturaux racoleurs, il va à l’essentiel de son message et lui donne le mouvement qu’il convient. A ce titre, le travail sur les expressions de ses personnages suffit à lui seul pour nous attirer dans son sillage.

Une très bonne rentrée en matière dans une nouvelle affaire psychologiquement sinistre dont on attendra avec impatience la suite.

 

Par Phibes, le 15 février 2011

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