LLOYD SINGER
Poupées russes

Alors qu’il fête le départ à la retraite de Mona, l’une de ses sympathiques collaboratrices, Lloyd Singer, chef comptable au FBI, est sollicité par l’un des ses collègues et ami d’enfance, l’agent spécial Simon La Bianca, pour une mission de terrain. En effet, ce dernier qui est sur la piste d’un réseau international de trafic de prostitution concernant des jeunes femmes venant de l’Est, souhaiterait qu’il s’occupe particulièrement du dossier Zéna, considérant ses prédispositions linguistiques et ses aptitudes généreuses dans ses rapports avec autrui. Pour ce faire, Lloyd est mis en contact avec la dénommée Zéna, ressortissante russe, et sa fille métisse Dolly avec pour mission de tenter d’obtenir les informations essentielles pour faire tomber les responsables du réseau mafieux. Mais c’est sans compter sur cette terrible organisation qui va tout tenter pour récupérer les deux filles. Sur qui va pouvoir compter le comptable, totalement isolé, si ce n’est, peut être, sur l’aide bienveillante d’un héros de l’ombre répondant au nom de Makabi ?

 

Par phibes, le 13 février 2011

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Notre avis sur LLOYD SINGER #1 – Poupées russes

Lloyd Singer n’est pas à proprement parler une série nouvelle. En effet, parue en premier lieu dans la collection Repérages de chez Dupuis sous le titre Makabi, elle fait l’objet, en ce mois de janvier 2011, d’un lifting complet. C’est donc chez Bamboo, dans sa collection Grand Angle, qu’elle refait surface avec un intitulé différent correspondant au patronyme du personnage central.

Comme on peut le concevoir, cette nouvelle mise en avant qui remodèle l’apparence générale de la série, est destinée à donner un nouveau souffle à celle-ci qui s’était arrêtée au tome 4 (Juke-box) parue en février 2007. L’initiative est donc on ne peut plus louable pour ceux qui auraient rater sa première publication ou qui attendent de pied ferme la suite des aventures policières.

Ce premier opus est l’occasion de présenter Lloyd Singer, un personnage ambigu qui nous réserve bien des surprises quant à ses prédispositions et ses interventions. Le talentueux Luc Brunschwig (Le pouvoir des innocents, La mémoire dans les poches, Le sourire du clown…) a pris pour parti de le modeler de façon à ce que son aura soit contraire à celle du héros classique. Plutôt calme, sans réel sex-appeal, affable, d’apparence ordinaire un peu à la Woody Allen, bureaucrate attitré, ce dernier va devoir connaître les joies du terrain grâce au dossier Zéna. Ainsi, il va dévoiler peu à peu des qualités insoupçonnées voire une double personnalité dont le côté mystérieux reste à découvrir.

Au niveau structure, le scénariste mène sa barque avec brio, en enchaînant surement les péripéties et en prenant souvent à contre-pied le lecteur, ce qui en soi, est une belle performance. Son récit peut se révéler parfois touchant, sensible dans les rapports humains, parfois dur surtout quand il s’agit de pornographie et de proxénétisme.

Le dessin d’Olivier Neuray à qui on doit Nuit blanche est agréable malgré une colorisation un peu primaire. Son message graphique est éloquent et les ambiances qu’il campe, de par les expressions claires de ses personnages et les actions qu’il met en place de façon réalistes, sont suffisamment explicites pour susciter des sentiments.

Un premier épisode psychologiquement fort, gorgé de rebondissements, qui pousse indubitablement à lire la suite pour mieux comprendre la personnalité du héros.

 

Par Phibes, le 13 février 2011

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