LLOYD SINGER
Appleton Street

A la suite de la tentative d’enlèvement perpétrée par les mafieux russes, Lloyd Singer a décidé de cacher ses deux protégées Zéna et Dolly à Little Jérusalem, le quartier juif où il a grandi. Mais leur arrivée ne passe pas inaperçue et les proches du comptable du FBI ne tardent pas à s’intéresser aux nouveaux venus. Par ailleurs, Lloyd a capturé Douglas Pollus, le responsable de l’échauffourée qui les a mis en fuite et l’a enfermé dans l’un des sous-sols du quartier pour lui soustraire des aveux quant au réseau de proxénètes dans lequel il sévit. C’est ainsi que grâce à un subtil stratagème, Lloyd parvient à glaner des informations de première nécessité qu’il transfère à ses collègues du FBI et met en déroute une tentative d’infiltration des mafieux. Toutefois, la partie est loin d’être jouée car si dans la famille Singer, le passé trouble de Zéna n’est pas loin d’être découvert, du côté des malfrats, le ton monte d’un cran.

 

Par phibes, le 14 février 2011

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Notre avis sur LLOYD SINGER #2 – Appleton Street

La mission de mise en confiance d’un témoin pour laquelle Lloyd Singer a été sollicité se poursuit en ce deuxième opus. Toutefois, les évènements ont pris une telle tournure que le comptable du FBI s’est transformé en homme de terrain au point de stupéfier son entourage et évidemment le lecteur, lui permettant ainsi de dévoiler sa double personnalité.

Luc Brunschwig nous surprend très agréablement en se jouant de l’image de son personnage central qui n’a rien du limier que l’on rencontre habituellement dans les récits policiers. A cet égard, lui attribuant plusieurs facettes inattendues, il parvient à le rendre on ne peut plus charismatique et passionnant à suivre.

Aussi, l’épisode dont il est question vient nous plonger dans un microcosme inaccoutumé, celui d’un quartier juif (Little Jérusalem). C’est en ces lieux vivants et festifs, dans les rues desquels la personnalité de Lloyd s’est affirmée (un pan de sa jeunesse est dévoilé), où les rapports sociaux et le contact familial sont privilégiés, que Zéna et Dolly vont divulguer progressivement leur parcours difficile et leurs profondes blessures.

Par ce biais, Luc Brunschwig nous transporte habilement par cette évocation légère du contact humain transcendée par les agissements bienfaiteurs de Lloyd mais nous ramène cruellement à la dure réalité de son intrigue qui touche à la mainmise d’un homme sans scrupule sur une femme sans réelle défense. Le fil conducteur de son intrigue est sombre, sans appel, engluée dans une manipulation sordide auréolée de traîtrise et donne encore plus de poids aux interventions du super héros masqué Makabi.

Le travail d’Olivier Neuray a beaucoup de charme. D’un trait habile, direct et sans trop de sophistication, il donne généreusement vie aux aventures de Lloyd. S’attachant à reproduire de nombreux détails, surtout dans les décors, ce dessinateur prouve son habileté à œuvrer dans un contexte réaliste.

Une suite aux Poupées Russes à la fois sensible et cruelle qui vaut pour son intelligence scénaristique et sa qualité graphique.

 

Par Phibes, le 14 février 2011

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