The living and the dead

Lors d’une nuit de pleine lune de l’année 1847, dans l’un des quartiers sombres d’Ingolstadt, une représentation théâtrale secrète d’une rare violence parvient à écoeurer l’un de ses rares spectateurs et à le faire fuir. Il s’agit du Dr Hans Schmidt, praticien d’origine aristocrate reconnu et intègre. Effrayé par ce qu’il vient de voir, il implore par lettre interposée l’aide de celui qu’il a, autrefois, désavoué. Pour le convaincre, il lui conte son terrible parcours au cœur d’une tourmente faite de drames les plus horribles. Tout commence six mois plus tôt, suite à la visite à son cabinet de sa cousine Karla…
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur The living and the dead

L’émoi que provoque cette histoire concoctée par deux scénaristes américains aguerris peut s’avérer dérangeant par la violence du sujet abordé. En effet, tout commence par un "snuff théâtre" réalisé en catimini devant un parterre limité de spectateurs avertis. La bestialité qui se dégage de cette représentation va dès le départ plomber l’ambiance générale dans une gravité hors du commun.

L’inquiétude permanente que soulève un tel récit a le don d’attiser notre curiosité. En effet, à la manière des visionneurs de "snuff", véritables témoins de meurtres en direct, on ne peut résister à l’envie de savoir où veulent nous mener les auteurs. Ainsi, des questions en tout genre fusent : Qui est le correspondant secret auquel le Dr Schmidt écrit en toute hâte ? Quel est son véritable passé qui l’a poussé à changer d’identité ? Il va de soit que les réponses vont suivre dans ce one-shot, dans une progression mesurée et assassine, dissipant une à une les quelques hypothèses formulées en cours de récit.

Sans dévoiler quoique que ce soit de l’intrigue, on ne manquera pas de faire le lien avec une épopée fantastique d’un classique littéraire qui voit, en cet opus, une suite logique et très imagée réalisée dans la même trame et la même noirceur.

Au point de vue graphique, le style de Micah Farritor correspond parfaitement au thème de l’ouvrage. Nouveau venu dans le 9ème art US, il réalise des personnages naturellement désarticulés, présentant des faciès blafards, graves, durs et peu enclins aux sourires. Le manque de réalisme de ces derniers conforte l’oppression continue qui transpire de ses planches. De même, la colorisation ténébreuse qu’il utilise noircit sans contexte le tableau.

Qui a le pouvoir de vie ou de mort sur son prochain ? Les démons du Dr Schmidt sont là pour répondre à la question. Côtoyez l’horreur pendant plus de 120 pages, vous en sortirez transformé !
 

Par Phibes, le 9 avril 2008

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