Litost

Un homme, son regard sur la vie, sa positive attitude, son impression de renaître après les épreuves… Et sa manière d’en parler…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Litost

L’utilisation du terme "litost" la plus connue est sans doute celle qu’en fait Milan Kundera dans son Livre du Rire et de l’Oubli. Cette source n’est d’ailleurs pas cachée au début de l’album. Ce mot n’a pas son équivalent en français mais pourrait être défini ainsi : c’est une envie, en quelque sorte, qui trouve origine dans une constatation anodine faite sur quelqu’un, qui renvoie à de mauvais souvenirs qu’on peut avoir pour soi-même, et qui donne envie de blesser le "quelqu’un déclencheur" qui nous a rappelé des faiblesses propres… Bon, je sais, je vous l’aurais faite en hongrois ou en tchèque que ça n’aurait pas été plus clair…

Pour Domas, c’est un état tourmentant né du spectacle de notre propre misère soudainement découverte…

Quoiqu’il en soit, et ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que Domas a joué dans Litost à faire évoluer un personnage qui avance et respire à coups de réflexions sur lui-même et sur la vie, la mort, l’amour…

Pas d’histoire à proprement parler, donc, mais une série de tableaux liés entre eux et qui trouvent leur force dans la représentation graphique qui en est faite, au moyen d’une multitude d’astuces comme l’utilisation de fondus-enchaînés, de zooms, de dessins en pleines pages, de bichromie, de symboles, de pictogrammes, etc, etc…

De fil en aiguille, on parcourt les pages en se laissant surprendre par les compositions des planches souvent très originales. On pourra y retrouver ce qu’on avait tant aimé dans l’expression graphique dans Celle de ma vie, celle de mes rêves (6 pieds sous terre), notamment.

Arrivé à la fin, on a la certitude de n’être peut-être pas allé aussi profond que là où l’auteur voulait nous emmener, on a l’impression d’avoir loupé quelque chose, de n’avoir pas su décoder toutes les pages. Mais on s’en accommodera en y voyant là l’occasion justement de lire et de relire cet album, encore et encore, de redonner à nos yeux le spectacle fascinant de cette bichromie et de cette narration maîtrisées.
 

Par Sylvestre, le 1 avril 2008

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