LIAISONS DANGEREUSES - PRELEMINAIRES
L'hallali des amants

En juin 1759, lors d’une bacchanale, le Vicomte de Valmont croise le chemin d’une mystérieuse femme qui lui apparaît comme Diane la chasseresse. Captivé par sa personnalité qui tend à lui faire comprendre que cette beauté, égale de lui-même, partage son territoire, il ne peut occulter son objectif principal qui est celui de faire tomber la belle marquise de Merteuil. Ayant séduit lors d’un bal l’une de ses amies, il espère ainsi faire réagir la jeune aristocrate et l’engager dans une sorte de guerre séductrice qui devrait aboutir à sa capitulation. Pour cela, ils commencent à s’échanger des billets via leurs domestiques, changeant au fil de leurs correspondances de statut, passant de chasseur à proie ou de proie à chasseur. Malheureusement, leur jeu relationnel est bientôt contrarié par l’intervention d’une tierce personne que le Vicomte craignait de voir surgir et qui va se révéler particulièrement redoutable et dramatique.

Par phibes, le 3 février 2020

Publicité

Notre avis sur LIAISONS DANGEREUSES – PRELEMINAIRES #3 – L’hallali des amants

Toujours sous le couvert de l’adaptation du roman épistolaire Pierre Choderlos de Laclos, Stéphane Betbeder permet dans ce troisième volet, comme on pouvait s’y attendre, la rencontre des deux personnages clés de cette histoire que sont le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil. Mis en lumière séparément dans les tomes précédents, ces deux adeptes du libertinage se croisent enfin dans ce jeu de séduction averti qui leur est propre.

Force est de constater que le scénariste a cette fois-ci souhaité évoquer ce relationnel en quatre chapitres via une succession de tranches de vie chronologiquement non linéaire. Si ce parti pris génère quelques difficultés dans le développement de l’intrigue, cette dernière demeure toutefois captivante dans la manière dont les deux amants se jouent dans l’art de la manipulation et de la domination. Entre échanges de billets doux et rendez-vous galants, on suit avec intérêt cette liaison sulfureuse qui va très rapidement susciter bien des jalousies.

C’est donc l’intervention d’une troisième personne qui va plomber ce relationnel et bien sûr, qui va, de par ses appuis puissants, tout faire pour s’approprier l’un des amants et faire fuir l’autre. A cet égard, Stéphane Betbeder a décidé d’utiliser, pour chaque protagoniste, une narration intimiste pour trahir leurs intentions. Il y introduit une trame dramatique en lien avec la plus haute personnalité du royaume et la déroule avec un certain brio. La finalité qui en découle reste amère et ouvre éventuellement d’autres portes.

Djief évolue avec style dans cet épisode. Son travail demeure remarquable dans la façon de restituer le 18ème siècle où la débauche avait sa place. Historiquement, son trait met en images des décors parisiens finement restitués et fait déambuler des personnages aux tenues vestimentaires d’époque pour le moins superbes. Les plans choisis sont pour certains d’une réelle beauté rehaussée par une colorisation des plus admirables.

Une histoire d’amour sulfureuse qui semble en être qu’aux préliminaires. Se pourrait-il que le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil reviennent pour un nouveau tour dans cette adaptation littéraire ?

Par Phibes, le 3 février 2020

Publicité