LIAISONS DANGEREUSES - PRELEMINAIRES
De l'amour et de ses remèdes

Puisqu’il ne veut pas la recevoir, Isabelle a décidé de faire ses confessions par écrit à son abbé. Elle a rédigé quatre lettres consacrées chacune à un homme qui a influencé sa destinée. Ainsi, dès son plus jeune âge, elle fait preuve d’un caractère fort, s’opposant à son père sans vergogne. A la mort de ce dernier, désargentée, elle est contrainte de partir à Paris avec sa mère habiter chez son oncle, le baron de Choisy. Ce dernier la prend sous son aile et lui inculque l’art de la dissimulation. A force d’enseignements sur la force féminine et sur le poids que sa personnalité et ses formes pourraient avoir sur le sexe fort, l’aristocrate lui apprend à analyser en profondeur tous ceux qu’elle peut côtoyer. Jusqu’à ce qu’Isabelle, éprise de celui-ci, le découvre dans ses œuvres avec une autre jeune femme. Jalouse, elle se jure de traiter les hommes avec mépris et se promet au marquis de Merteuil. Une fois l’avoir épousé et perdu sa vertu, elle tient salon sous le couvert de Madame de Geoffrin devant un parterre d’érudits. Elle y défend fortement la cause féminine. Abusée par son mari, elle finit par se réfugier dans le libertinage.

Par phibes, le 26 janvier 2020

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Notre avis sur LIAISONS DANGEREUSES – PRELEMINAIRES #2 – De l’amour et de ses remèdes

Après un premier ouvrage qui permettait de suivre l’initiation de celui qui allait devenir le Vicomte de Valmont, ce deuxième volet, toujours orchestré par Stéphane Betbeder, est l’occasion de se focaliser sur une autre destinée, promise à croiser le sillage libertin du jeune aristocrate.

L’adaptation en bande dessinée du roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclas paru en 1782 se poursuit donc en basculant sur l’évocation d’un personnage féminin, Isabelle. A la faveur d’une entrée en matière qui résonne comme une confession et également un appel à l’aide, nous découvrons ce nouveau protagoniste et sa mutation idéologique, intellectuelle. A l’appui d’une réelle application dans le choix des dialogues, l’auteur parvient à nous transporter au sein d’une époque prérévolutionnaire où le libertinage avait une place de choix dans la noblesse française.

Il ne fait aucun doute que la transformation de la jeune femme, déjà très mature dès son jeune âge, est particulièrement intéressante dans son développement. D’ingénue en quelque sorte, cette dernière se voit, sous l’influence de quelques hommes, devenir une adepte de la manipulation et de la jouissance. A cet effet, elle devient comme celui évoqué précédemment, une véritable femme libre de corps et d’esprit.

La mise en images de cette nouvelle destinée est signée, pour la deuxième fois, par Djief. Ce dernier nous assure d’une partition graphique réellement convaincante par le fait qu’elle parvient à nous plonger dans un cadre historique on ne peut plus documenté. Son trait ne faillit pas lorsque les péripéties lui donnent l’occasion de croquer des intellectuels de l’époque (tels Rousseau, Diderot, Voltaire… dans le salon de Madame de Geoffrin. Côté Isabelle, l’artiste ne manque pas de lui donner une féminité et une force de caractère qui se veut subjuguantes.

Un deuxième volet captivant qui donne une bien belle version du roman d’origine et qui nous amène à la confrontation des deux personnages clés.

Par Phibes, le 26 janvier 2020

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