VOLEURS DE CARTHAGE (LES)
Le Serment de Tophet

Horodanus le gaulois et son acolyte Berkam le numide errent aux alentours de Carthage. Aidés par le hasard, ils capturent une jeune fille. Pas très malins, ils vont se laisser embarquer par la belle Tara dans une aventure de bracagage dantesque. Mais pas sûr que les deux zozos soient à la hauteur de leur ambition…  

Par melville, le 6 avril 2013

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Notre avis sur VOLEURS DE CARTHAGE (LES) #1 – Le Serment de Tophet

Quel plaisir que ce premier volet de la série Les Voleurs de Carthage prévu en deux tomes. Un peu à l’instar de la minisérie « Kaamelott » d’Alexandre Astier, Appollo construit un récit reposant essentiellement sur des dialogues frôlant avec finesse l’absurde ou le grotesque et parlés par des personnages écervelés mais terriblement attachants. Sur la toile de fond d’un péplum carthaginois période Troisième Guerre Punique, Appollo s’amuse à mélanger les époques en intégrant une intrigue aux accents mafieux façon film noir des années 70-80 (incarné ici par « la famille ») et un vocabulaire contemporain. L’humour – voir même un sens certain du jeu – sont au cœur des dialogues vifs et profondément drôles. Tout en faisant appel à des classiques de l’écriture humoristique (comme avec la figure du running-gag), Appollo parvient à insuffler ce « petit plus » qui fait bien souvent toute la différence. « Petit plus » qui réside en grande partie dans le fait que les auteurs ne se sont pas contentés de faire reposer leur récit uniquement sur la parole : Le Serment du Tophet est également un vrai plaisir de mise en scène. Découpage et surtout montage alternatif, sens de la valeur des cadres, donnent au récit un souffle, une puissance de narration qui ne peut qu’emporter le lecteur. Vocabulaire volontairement emprunté au cinéma dont l’esprit baigne entièrement l’album jusque dans le travail (toujours très sûr) d’Isabelle Merlet à la couleur. Le duo Tanquerelle/Merlet offre à l’histoire un corps où s’incarner grâce à un très beau travail sur la matière.

Comme au cinéma, en bande dessinée la comédie souffre trop souvent d’une certaine négligence de l’image. Quand un album sort du lot, il serait alors dommage de bouder son plaisir. On attend désormais la suite et fin avec impatience. Un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 6 avril 2013

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