VIEUX FOURNEAUX (LES)
Bonny and Pierrot

Après son périple italien qu’il a partagé avec Antoine, Mimile et Juliette, chez l’ancien magna du groupe pharmaceutique Garan-Servier, Pierrot est de retour chez lui et a repris ses bonnes vieilles habitudes. A la suite d’une virée chez le boulanger du coin, il tombe sur le postier qui lui remet un colis mystérieux. L’ayant ouvert, il y découvre une très grosse somme d’argent ainsi qu’un mot de son expéditeur qui signe sous le pseudo surprenant d’Ann Bonny. En fait, ce cadeau financier, c’est Juliette, la petite fille d’Antoine qui le lui fait pour son collectif de vieux anars après avoir piqué dans le compte anonyme dont le vieux Garan-Servier lui a refilé les codes. Malheureusement, depuis, Pierrot semble avoir disparu de la circulation. Antoine qui a pris le train pour participer à une manifestation avec lui en a fait l’inquiétant constat. Où est donc passé Pierrot ? C’est en allant au siège des vieux activistes qu’Antoine, tout en découvrant ce lieu complètement dingue propriété de la Tordue, va enfin revoir son pote… prêt à faire une grosse connerie. Mais qu’est-ce qui lui est passé par le ciboulot ? Quels souvenirs marquants le geste de Juliette a bien pu réveiller en lui ?

Par phibes, le 30 octobre 2014

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Notre avis sur VIEUX FOURNEAUX (LES) #2 – Bonny and Pierrot

Par le truchement de l’association payante de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, les quatre larrons qui ont marqué de leurs paroles libertaires le premier épisode remettent les couverts pour un nouveau tour de roue tout aussi espiègle et ébranlant que le précédent. Cette fois-ci, c’est le geste au demeurant généreux de la sémillante Juliette qui va replonger deux des trois papis contestataires dans une série de péripéties acidifiantes tandis que le troisième s’essaye à l’écriture pour la jeunesse.

Fort de ces péripéties parallèles qui ne manquent pas de se croiser, Wilfrid Lupano continue à se jouer de ses trois emmerdeurs décatis (et même Juliette qui a aussi son caractère), ô combien attachants, en leur faisant exécuter de prouesses toujours aussi sénilement délectables, offrant par la même occasion un regard bien critique sur la société moderne. Le scénariste, pour le moins inspiré par ses derniers, continue avec efficacité à étoffer leur personnalité rebelle en dévoilant là, un certain passé (Pierrot), là, une aptitude insoupçonnée (Mimile).

Si ce tome renvoie le réactif Pierrot dans ses souvenirs de jeunesse révolutionnaire et dans ses anciens épanchements amoureux, il nous permet également d’élargir le cercle du quatuor, partie visible de l’iceberg, pour nous immerger dans le microcosme des vieux anarchistes qui agitent fièrement et sans tabou la bannière Ni yeux, ni maître. Grâce au fameux Baba et ses pairs déliquescents, Wilfrid Lupano trouve la juste expression pour susciter une fois de plus l’hilarité (on se bidonne de bon cœur), usant à la perfection de termes argotiques ou se servant des particularismes physiques défraîchis de ses personnages comme par exemple Jean-Chi utilisé en tant qu’arme de guerre et Fanfan, la Tordue, en apprentie hacker.

Le travail graphique de Paul Cauuet continue d’être en totale adéquation avec l’histoire contée. L’artiste, d’un trait indubitablement maîtrisé, parvient à donner vie à ses personnages (de tout âge) dans une expressivité un tantinet caricaturale et une sensibilité admirable qui ont le don de les rendre très attachants et également très drôles. Le geste est éloquent, plein de subtilité, générateur de prises de vue osées et au réalisme enchanteur.

Un nouvel album terriblement ravageur et risible à souhait qui confirme que c’est dans les vieux fourneaux que l’on fait mijoter les meilleures histoires. Ce n’est pas pour rien que le premier tome a reçu le prix des libraires de bande dessinée 2014. Un gros coup de cœur !

Par Phibes, le 30 octobre 2014

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