SURVIVANTS DE L'ATLANTIQUE (LES)
Louisiane... l'enfer au paradis

Depuis maintenant 10 ans, Yann le Scorff s’est taillé une solide réputation à la Nouvelle-Orléans. Participant à chaque débarquement des bateaux négriers et fort de sa fortune constituée avec le trésor de Kermadec, il prend parti pour les esclaves noirs mis en vente et leur rend la liberté sitôt achetés, au grand dam des autres acquéreurs potentiels. Mais dans l’ombre, guette un obscur personnage défiguré qui s’apprête à le discréditer devant l’aristocratie locale. En effet, après avoir assassiné deux marins négriers à la barbe de Yann, le mystérieux inconnu met à sac son domaine. Les vieux démons semblent de nouveau se rappeler à lui.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SURVIVANTS DE L’ATLANTIQUE (LES) #7 – Louisiane… l’enfer au paradis

Yann le Scorff repart pour de nouvelles péripéties en ce septième opus avec lequel on fait un bond de 10 ans dans l’avenir, juste au moment où Bonaparte cesse de régner (à la suite de la défaite de Waterloo en juin 1815). Basé à la Nouvelle-Orléans, le petit cartographe devenu corsaire aux grands cours s’affiche en digne défenseur des droits de l’homme en préservant l’intérêt des esclaves africains.

Jean-Yves Mitton a le vent en poupe et relance sa série "Les survivants de l’Atlantique" après une fin de premier cycle éprouvante (voir tome 6 "La belle, le diable et le corsaire"). Cet épisode s’imprègne du contexte de la traite des noirs en Louisiane et y intègre son personnage récurrent. L’ambiance de l’ancienne colonie française est bien restituée et se détache surtout par les séances publiques de mises aux enchères des esclaves. Par ailleurs, la partie historique n’est nullement occultée puisque l’auteur fait intervenir dans sa fiction des personnalités ayant défrayés leur temps (David Crockett, le général Lafayette, Chateaubriand, Dumont d’Urville…) en pleine relance monarchique.

La part de mystère est bien entretenue par les apparitions énigmatiques d’un homme défiguré, à l’œil incisif et à la détente facile. Tandis que Yann le Scorff renoue avec l’amour, on sent monter à nouveau un complot contre celui-ci dont la finalité profonde est pour le moment obscure.

Félix Molinari s’en tire de mieux en mieux dans ces graphiques au réalisme de plus en plus convaincants, certainement grâce au travail minutieux réalisé par ailleurs sur la série "Les Tigres Volants" avec Richard D. Nolane. Selon une recette impulsée par Jean-Yves Mitton, il exécute un trait dans une précision qui, désormais, s’affine. De fait, il se permet de déborder du cadre habituellement rigide des vignettes pour témoigner une certaine énergie appréciable. Par ailleurs, il émousse sciemment son sérieux pour s’octroyer le droit de se croquer ainsi que son partenaire sur deux planches (17 et 18) en joueurs de violon et de banjo.

Yann le Scorff n’en a pas fini avec ses cauchemars et c’est par l’une de ses visions horrifiantes d’un nouvel adversaire qu’il nous interpelle pour une énième épopée.

Par Phibes, le 18 août 2008

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