Extraits du journal d'un expert

Eudes Le Volumeur est ce que l’on appelle couramment un expert.
Accompagné de Léonard, il doit procéder à l’étude, au répertoire et à l’expertise du fonds du Musée du Louvre, autrement nommé Musée du Révolu dans certains milieux.
C’est un travail de longue haleine qui attend cet expert.

Par berthold, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Extraits du journal d’un expert

Après une magnifique oeuvre signée De Crécy qui s’intéressait au Musée du Louvre, Période glaciaire, c’est au tour de Marc-Antoine Mathieu, l’auteur de Mémoire morte, Le dessin, de Julius Corentin Acquefacques, de s’intéresser à ce grand musée.

Si De Crécy nous faisait découvrir surtout les tableaux, Mathieu s’intéresse plus à la construction, au fondement, à l’architecture, à la construction. Grâce à son style unique, nous découvrons le Musée du Louvre comme on ne l’a jamais vu, avec une autre vision, un autre point de vue. L’auteur nous place dans un futur, à moins que ce soit un monde parallèle, le passé ? Nous ne savons pas. Mais nous découvrons un lieu hors du commun, un lieu incommensurable, un monde à part.

Nous allons suivre pendant plusieurs jours, mois, années, cet expert dans son travail, le travail d’une vie. Nous allons découvrir comment il protège les statues avec le dépôt des moules, nous allons voir une leçon de "Tss Tss Tss" pour les futurs  gardiens. Nous aurons même droit à un petit cours de construction d’un récit de bande dessinée. Nous allons découvrir l’énigme du fameux sourire de Mona Lisa.

C’est une oeuvre en noir et blanc, teintée de gris. Mathieu fait de superbes planches, des cadrages osés. Il y a des scènes grandioses et de grands moments. Un de ces moments qui m’ont le plus marqué, c’est la scène de La réserve du tableau. Cette scène est un grand moment dans sa construction. Comment vous raconter ça alors que vous n’avez pas l’oeuvre devant vous ?
C’est une scène où nous voyons Le Volumeur, Léonard et un autre personnage devant un tableau de Giuseppe Castiglione : vue du grand salon carré au musée du Louvre, salon de 1861, nous nous éloignons un peu et nous découvrons ce tableau dans un autre tableau, celui de Giovanni Paolo Pannini : Galerie de vues de la Rome moderne. Nous continuons à reculer et nous sommes devant un tableau immense : une oeuvre de Samuel F.B. Morse La galerie du Louvre (1831-1833). Cela nous donne une page qui se déplie. Ce zoom arrière (si je peux me permettre) tient du génie, et je reste pantois devant ce superbe travail.

Il faut aussi noter tous les anagrammes autour du Musée du Louvre que nous découvrons au fil des pages, ainsi que les jeux de mots à la Raymond Devos sur les copies que se permet Mathieu : j’ai bien apprécié ce moment. Aussi, Mathieu rend hommage à l’oeuvre de De Crécy : nous voyons sur un pan de mur, au milieu d’autres tableaux, la couverture de Période glaciaire.

Mathieu a réussi son pari avec cette oeuvre : nous offrir une autre vision du Louvre, un bien beau voyage.

Futuropolis, encore une fois, nous offre un beau livre, de bonne qualité et de bonne facture.

Une très belle occasion de visiter ce grand musée. 
Une oeuvre méritant sa place dans toute bonne bibliothèque.

Par BERTHOLD, le 16 octobre 2006

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