ROIS FORGERONS (LES)
Le Sceau de Karzac Um Rork

Après avoir écrasé les royaumes humains, le clan Orc des peaux grises, associé aux nombreuses tribus de la plaine, a envahi l’empire nain. Après avoir fait tomber Nua Drim et ayant atteint le massif des Puits-Verts, la puissante horde dévastatrice fond sur la citadelle de ce haut lieu, Karzac. Considérant la menace imminente et la situation désespérée, les nains ont demandé l’aide des Neuf Marches en vertu d’un ancien traité quelque peu oublié liant les nains aux hommes. Aussi, Anderlin, le roi des Hums dépêche des plénipotentiaires pour plaider la cause des assiégés auprès du seigneur gardien des Marches, auxquels se joint l’érudit maître archiviste nain Igmar. Malheureusement pour ce dernier, alors qu’il s’apprête à prendre le départ, il apprend que son père est mort au combat et se doit d’assister aux obsèques. Pendant ce temps, les autorités de la forteresse de Karzac se préparent à défendre chèrement leurs peaux et également leur secret. Pour cela, elles s’appuient sur le farouche aventurier Tuldun et sa connaissance des souterrains de la citadelle pour freiner l’avancée des assaillants. Non sans mal car dans l’ombre, de mystérieuses créatures observent.

Par phibes, le 16 août 2011

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Notre avis sur ROIS FORGERONS (LES) #1 – Le Sceau de Karzac Um Rork

Adepte des récits de fantasy pure à la Tolkien et fortement inspiré des personnages à la corpulence nanifiée (Nains !), Nicolas Jarry se lance (pour 2011) après les 2èmes tomes de son adaptation littéraire Les Princes d’Ambre et de sa saga humoristique Un coin de ciel bleu dans une équipée guerrière fantastique.

Fort de cette volonté scénaristique qui, certes, n’évite pas de faire le lien avec Le Seigneur des Anneaux (nous sommes sur un monde où cohabitent hommes, nains, elfes, orcs et autres bestioles belliqueuses), il nous entraîne dans les prémices d’une quête (la sauvegarde d’un secret millénaire nain). Pour cela, il emploie la manière la plus punchie qui puisse être, un moyen d’immersion imparable, celui d’une invasion monstrueuse qui met à mal tous les territoires concernés. Dans ce maelström grouillant, émerge rapidement, l’un des personnages principaux, le nain Igmar, qui, de par sa psychologie travaillée (rejeté par les siens du fait de son érudition hors norme et de son manque de belligérance), va porter l’aventure. Bien sûr, d’autres personnages de même acabit (Tuldun) ou plus humains (Anderlin, Alissa) s’associeront à ses pérégrinations pour faire cause commune, d’abord en parallèle, puis pour certains ensemble.

L’aventure est donc productrice d’une énergie palpable qui, malgré cette sensation de déjà-vu, reste d’un intérêt très appréciable. Nicolas Jarry maîtrise les fils de son histoire et nous transporte à des rendez-vous petits en tailles mais forts en présence. L’organisation politique de son univers basé sur l’omniscience antérieure des Nains, malmenée au moment des faits guerriers contre les envahisseurs, est en tout point subtilement étudiée. De même, les rencontres auxquelles il nous invite sont de nature à intriguer, à susciter un intérêt qui perdurera durant les 48 planches.

Graphiquement, Tregis détient, pour son premier album grand tirage, un potentiel qui marque. En effet, il parvient, dans son univers bigarré, à rendre ses personnages, surtout les nains, très charismatiques, forts en gueule et en caractère, musculeux et puissants. Les gros plans dont il use sympathiquement sont d’une force évocatrice plaisante et laisse transpirer une volonté de travailler rigoureusement les perspectives. Son encrage, complété par une colorisation ajustée, est à porter au bénéfice de cet auteur qui se plait à œuvrer dans le genre fantasy.

Un bon premier album qui pose les jalons d’une quête guerrière pleine de rebondissements et de petits personnages au charisme avéré.

Par Phibes, le 16 août 2011

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